Urvoas: Fillon préfère « une magistrature tenue en laisse »

Crédit AFP/Archives – By bertrand GUAY

Le Garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas a estimé mardi que François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle qui a régulièrement fustigé durant sa campagne les enquêtes qui le visent, préférait avoir « une magistrature tenue en laisse » qu’une justice indépendante.

« Durant ce quinquennat, il y a eu six votes sur l’indépendance de la justice et M. Fillon a toujours voté contre, comme l’ensemble des députés Les Républicains », a déclaré le ministre de la Justice sur CNews. « Cela veut dire que la notion d’indépendance de la justice ne fait pas partie de son vocabulaire », a-t-il ajouté.

« Si vous aviez regardé son programme début janvier, vous auriez trouvé qu’il prônait une justice simple, efficace et indépendante. Et en février, je ne sais pour quelle raison, le dernier terme avait disparu », a-t-il souligné.

« Cela veut dire je crois qu’il préfère avoir une nostalgie de ce qui se passait il y a quelques années, c’est-à-dire une magistrature tenue en laisse », a estimé le ministre.

« Un député LR l’a dit à la tribune de l’Assemblée lorsque nous discutions de ces sujets: +Nous voulons choisir nos juges+. C’est une conception de l’indépendance de la magistrature que je ne partage évidemment pas », a-t-il insisté.

Évoquant les attaques proférées contre les magistrats durant la campagne présidentielle par François Fillon mais aussi Marine le Pen, tous deux mis en cause dans des affaires d’emplois fictifs présumés, le garde des Sceaux a estimé que « tous ceux qui critiquent des magistrats en fonction contribuent à jeter l’opprobre sur une institution garante de la paix sociale ».

« On critique les magistrats parce que je crois qu’on a du mal à rendre des comptes », a-t-il avancé.

Durant sa campagne, François Fillon a régulièrement attaqué la justice et les magistrats qu’il estime instrumentalisés par un « cabinet noir » au service du pouvoir, après avoir été mis en examen notamment pour détournement de fonds publics et recel d’abus de biens sociaux dans le cadre d’une enquête pour l’emploi présumé fictif de collaboratrice parlementaire de son épouse Penelope.

Son épouse a également été mise en examen notamment pour complicité et recel de détournement de fonds publics. Des soupçons pèsent également sur un emploi de Mme Fillon à La Revue des Deux Mondes.

Avec AFP

Laisser une réponse

x

Check Also

Européennes: Marine Le Pen veut « tout remettre sur la table » sans quitter l’euro

Marine Le Pen présente lundi son manifeste et ses propositions en vue des ...