Les Français ont rejeté « en bloc » la sortie de l’euro proposée par le FN lors de l’élection présidentielle, et « il faut en prendre acte », a déclaré vendredi Bernard Monot, « stratégiste économique » du parti.
« Effectivement politiquement, il faut en prendre acte, les Français ont rejeté en bloc cette sortie de l’euro radicale et donc il faut en tirer des conclusions », a-t-il affirmé sur RFI, même si, a-t-il ajouté, « techniquement, nous avons raison ».
L’abandon ou le maintien de cette mesure phare du programme de Marine Le Pen feront « partie de l’objet de discussions au sein du mouvement », notamment lors du prochain congrès du parti, a-t-il aussi dit.
La veille, le vice-président du Front national Florian Philippot avait prévenu qu’il quitterait le parti si la question de la sortie de l’euro était abandonnée, estimant qu' »un parti qui défend la nation » ne peut « renoncer à un débat qui est essentiel ».
« Il ne faut pas être radical comme ça », a réagi M. Monot.
« La question est posée, il faut y réfléchir sereinement », a-t-il ajouté, précisant que l’éventualité de « remettre en cause cette question là pour convaincre les Français sur d’autres sujets » devait être envisagée.
« Il y a des solutions intermédiaires » au « patriotisme économique », a-t-il ajouté. « Tout n’est pas blanc ou noir ».
Selon lui, la question de la sortie de l’euro a contribué au score plus faible qu’attendu de la candidate FN au second tour de la présidentielle.
« Les Français n’étaient pas encore prêts pour nos solutions patriotiques de manière générale, peut-être en particulier l’euro », a-t-il affirmé, admettant aussi que « ce n’était pas tout à fait clair pour les Français ».
« Peut-être qu’on n’a pas été assez bons dans la communication et l’explication », a-t-il précisé, interrogé sur les explications confuses sur le sujet de Marine Le Pen lors du débat de l’entre-deux-tours.
Sur RMC, Nicolas Bay, numéro trois du Front national, a lui fait valoir que le débat sur l’euro aurait lieu « après les élections législatives » de juin.
Il s’en est pris à Florian Philippot qui a, selon lui, « exprimé sa position personnelle ». « L’heure est à la mobilisation, on est à moins d’un mois des élections législatives, ce n’est pas l’heure des états d’âme, c’est l’heure des rassemblements », a-t-il tranché.
Avec AFP