Les photos de six prétendants à la présidentielle barrées d’un numéro de téléphone : avec ces encarts énigmatiques parus mardi dans les quotidiens nationaux, l’association Solidarité Sida interpelle candidats et électeurs sur les besoins de santé des pays pauvres.
Il s’agit évidemment de faux numéros: mais en les composant, les électeurs apprennent la position de chaque candidat sur la promesse de consacrer chaque année 0,7% du PNB à la solidarité internationale et au développement.
Un engagement que « la France n’a pas tenu », rappelle à l’AFP Luc Barruet, cofondateur de l’association de prévention contre le sida. D’où cette initiative originale « d’alerte » du public.
« L’idée était que la plupart des gens ne sachent pas qui faisait cette opération, ni pourquoi », a précisé Luc Barruet, ajoutant qu’elle « doit se poursuivre mercredi sur les réseaux sociaux ».
Une fois composé le numéro de téléphone, différent pour chaque postulant à l’Elysée, on tombe sur la voix du candidat, « imitée par les Guignols », précise le co-fondateur de Solidarité Sida.
Tous invitent leur correspondant à taper le « 7 » – rappel du taux de 0,7% que les pays industrialisés, dont la France, se sont engagés à consacrer à l’aide publique au développement (APD).
Il faut appuyer sur cette touche « sans pudeur de gazelle » déclare ainsi la voix de Jean-Luc Mélenchon. Ou en dépit du fait qu’il « soit un peu occupé », affirme celle de François Fillon. Et si l’on veut que la promesse « soit tenue avant 2023 », ajoute celle d’Emmanuel Macron.
La voix de Benoit Hamon invite sobrement à composer le chiffre, comme celle de Nathalie Arthaud pour que cette disposition soit inscrite dans leur programme.
En revanche, la voix de Marine Le Pen dit ne pas « avoir prévu de consacrer 0,7% du revenu national brut au développement des pays les plus pauvres » mais que « si vous pensez me convaincre du contraire, tapez +7+ ».
Solidarité Sida a réuni dimanche sur les Champs-Elysées, à Paris, quelque 500.000 personnes, selon elle, pour une « manif-concert » gratuite, avec des dizaines d’artistes sur des scènes mobiles, dont les chanteurs -M- (Matthieu Chedid) et Féfé pour défendre une France « ouverte sur le monde et sur les autres ».
Un grand « meeting-concert » sur l’esplanade des Invalides était également prévu samedi, veille du premier tour de la présidentielle, « mais la préfecture de police nous a demandé de la reporter », a indiqué Luc Barruet. Rendez-vous différé au 17 septembre.
Avec AFP