Après la mise en examen d’un policier pour « homicide volontaire », Nicolas Sarkozy souhaite mettre en place la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes.
Lors de son discours à Raincy, en Seine-Saint-Denis, le président sortant a déploré que ce policier ait été mis en examen « avant même que l’enquête ait eu lieu ». « Je ne juge pas la justice […] mais en tant que chef de l’Etat j’ai à défendre l’honneur de fonctionnaires lorsqu’ils sont mis en cause », a déclaré le président Sarkozy. « Après, que la justice dise le droit et nous nous inclinerons » a-t-il ajouté.
« Mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et pour les gendarmes » a poursuivi Nicolas Sarkozy. « Il doit y avoir une présomption de légitime défense car, dans un Etat de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan le policier dans l’exercice de ses fonctions et le délinquant dans l’exercice de ses fonctions à lui ».
Le jeune homme, recherché depuis juin 2010 pour ne pas être revenu après une permission de sortie de la prison de Châteaudun, a été tué de quatre balles. L’autopsie, ainsi qu’un témoignage, a révélé que l’homme avait reçu quatre balles dans le dos, réfutant la thèse de légitime défense donnée par les policiers présents sur place.
Cette proposition de loi avait déjà été donnée par Marine Le Pen, dont le président sortant tente de récupérer l’électorat, lors d’une interview à iTélé au mois de novembre 2011.
« Je suis pour la mise en place d’une présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre, parce qu’il faut que les policiers soient capables, mentalement et moralement, d’être dans leur bon droit lorsqu’ils défendent leur peau face à des criminels », avait-elle dit.
Au journaliste qui lui avait répondu qu’il risquerait d’y avoir de nombreuses bavures policières, elle avait rétorqué : « Eh bien au risque des bavures. Moi, je préfère compter un mort chez les criminels qu’un mort chez les forces de l’ordre ».