Les intentions de sept candidats à la présidentielle en matière de santé publique et de sécurité routière ont été passées au crible par des experts: Jean-Luc Mélenchon est le mieux noté, devant Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon, selon des résultats publiés mardi.
Sept personnalités avaient envoyé à tous les candidats une liste de 20 questions pour tester leur volonté d’agir contre des facteurs de risque évitables qui sont « à l’origine de 100.000 morts prématurées par an ».
Les réponses des candidats, les notes délivrées et les commentaires des experts sont accessibles en ligne (www.securite-sanitaire.org).
Les questions, qui portent sur la prévention et sur « certains agissements de l’industrie pharmaceutique » ont été formulées par les personnalités suivantes: Irène Frachon, la pneumologue qui a alerté sur le scandale du Mediator, Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, le Pr Claude Got, spécialiste des questions de sécurité sanitaire et routière, l’épidémiologiste Catherine Hill et les professeurs Serge Hercberg (nutrition) Gérard Dubois et Albert Hirsch (Alliance contre le tabac).
Jean-Luc Mélenchon a décroché un 20/20 car il a répondu oui à l’ensemble des mesures préconisées par ces experts, y compris celles pouvant fâcher des électeurs. Benoît Hamon obtient un 15, Marine Le Pen 8, Emmanuel Macron 7 et François Fillon 2. Nathalie Arthaud a 13 et Jacques Cheminade 12. Les autres n’ont pas répondu. Nicolas Dupont-Aignan n’avait pas été contacté.
Sur la prévention, il a été demandé qui était prêt à augmenter fortement le prix du paquet de cigarettes, à favoriser l’activité physique dans la vie quotidienne par des financements et pour lutter contre l’obésité, à agir contre les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés par l’intermédiaire d’une réglementation de la publicité et des taxes.
La lutte contre la promotion inappropriée des médicaments (avec interdiction des visiteurs médicaux et en faisant en sorte que la formation continue des médecins soit indépendante des laboratoires) ou l’augmentation du nombre de radars mobiles faisaient aussi partie des mesures proposées par les experts.
Emmanuel Macron accepte d’augmenter le prix du paquet de cigarettes à 10 euros dès 2017, François Fillon refuse et Benoît Hamon propose d’augmenter les taxes de 10% par an sans répondre positivement. Aucun ne se déclare franchement pour un paquet à 20 euros à la fin de son quinquennat, sauf M. Mélenchon.
Quant au remplacement de la mention « à consommer avec modération » par la quantité d’alcool pur en grammes et le nombre de calories dans chaque contenant, il est accepté par trois candidats (MM. Hamon, Macron et Mélenchon), et considéré comme « à étudier » par M. Fillon.
Taxer les aliments proportionnellement notamment à leur teneur en gras, sucre et sel est accepté par Benoit Hamon et refusé par François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Avec AFP