Des proches d’Alain Juppé doivent se réunir mardi soir à Paris autour du maire de Bordeaux pour faire le point, alors que la famille LR est traversée de dissensions après l’échec de François Fillon au premier tour de la présidentielle, a-t-on appris auprès de juppéistes.
Ce rendez-vous dans un bar parisien est nécessaire compte tenu de « la nouvelle donne politique dont nous avons du mal à tirer toutes les conséquences », a déclaré à l’AFP un de ces fidèles de l’ancien Premier ministre et rival malheureux de François Fillon à la primaire de la droite.
Alain Juppé, qui a appelé dès dimanche soir à voter pour Emmanuel Macron au second tour, comme François Fillon, a jugé lundi nécessaire de « revoir la ligne politique » des Républicains, partiellement responsable selon lui de l’échec de François Fillon au premier tour de l’élection présidentielle.
Une trentaine d’élus LR, partisans d’Alain Juppé et de Bruno Le Maire notamment, ont ensuite mis en garde leur « famille » contre le « rétrécissement de la droite sur une ligne politique exclusivement identitaire et conservatrice », qui serait « sans issue ».
« Alain Juppé souhaite infléchir les orientations du seul candidat que nous soutenons désormais, Emmanuel Macron, candidat républicain, pour essayer d’avoir un projet conforme aux intérêts de long terme de la France », a affirmé mardi la sénatrice Fabienne Keller, juppéiste et signataire de cette tribune, sur Public Sénat.
Interrogé sur l’idée d’une « coalition », Mme Keller a répondu: « C’est trop tôt, il nous faut attendre le résultat des législatives. Mais nous ne pourrons pas ignorer le résultat de la présidentielle et nous opposer sur tout, ce serait destructeur au moment où la France a besoin de réformes ».
Elle a dit avoir senti lundi « au bureau politique des Républicains qu’un mouvement humaniste, libéral, centriste était en train d’émerger ».
Le comité politique du parti Les Républicains, qui ne s’est pas accordé sur un appel explicite à voter pour Emmanuel Macron, a opté lundi soir pour un compromis en appelant « à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre ».
Avec AFP