L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (Les Républicains) a plaidé lundi sur France 2 pour qu’Emmanuel Macron ait un gouvernement « yin et yang », composé à la fois de « têtes nouvelles » et de gens d’expérience.
Interrogé sur le conseil qu’il donnerait au nouveau président, entre renouvellement et expérience dans l’équipe gouvernementale, M. Raffarin a déclaré: « le Chinois que je suis dirait les deux, yin et yang ».
« Il a besoin de renouvellement, de têtes nouvelles, les Français le veulent » mais « sur certains postes clés, il est important d’avoir des gens qui aient l’expérience », a poursuivi le sénateur LR de la Vienne, citant « les affaires internationales » et « l’action parlementaire ».
Selon lui, « La France n’a pas intérêt à l’échec de M. Macron » car « qui profiterait d’un échec d’Emmanuel Macron? Les extrêmes, Mélenchon, Le Pen ».
Interrogé sur la position de la droite à cet égard, ce juppéiste a considéré qu' »il faudra en effet aider la France à réussir ». « Pour cela la droite et le centre doivent avoir des députés, doivent pouvoir compter, doivent pouvoir peser, soutenir les politiques qui vont dans le bon sens: la construction européenne, la politique de l’offre, la politique des entreprises pour l’emploi », a-t-il détaillé, précisant qu' »il faudra rediscuter la CSG, un certain nombre de sujets, de visions historiques – on n’a pas apprécié la vision sur l’Algérie » – M. Macron avait jugé en février que la colonisation avait été un « crime contre l’humanité ».
« Il faut libérer Emmanuel Macron des fortes pressions socialistes qui vont peser sur lui. Et donc il faut des gens modérés, de droite et du centre, qui veulent une rupture avec la politique passée », a insisté l’ancien chef du gouvernement, estimant être « tout à fait en situation de compatibilité » avec le nouveau président tout en ayant « des valeurs ».
Interrogé sur l’offre de Bruno Le Maire (LR), prêt à « travailler dans une majorité de gouvernement », M. Raffarin a dit ne pas être favorable aux « procès politiques » et à ce que l’on « sanctionne ceux qui ont envie de travailler avec Emmanuel Macron ».
A ses yeux, « la refondation (des Républicains) est indispensable après les élections législatives » de juin. « Est-ce que nous serons dans une majorité de cohabitation, dans une opposition? Dans quelle opposition: systématique, automatique? ou positive, constructive? Je pense qu’il faut un parlementarisme constructif », a dit le sénateur.
Avec AFP