Plutôt réticent à l’organisation d’une primaire à l’UMP, François Bayrou serait plus enclin à réunir les « réformistes » de l’UMP et du PS.
François Bayrou a tranché, il est totalement opposé à l’organisation d’une primaire à droite en vue de choisir le candidat à l’élection présidentielle de 2017 : « Je ne crois pas que la primaire soit la Ve République », a-t-il dit, estimant que la légitimité de l’exécutif est issue du « soutien que le peuple apporte à une vision portée par une femme ou par un homme ».
Il considère que l’organisation d’une primaire est une très mauvaise chose en règle générale, car « le risque des primaires est qu’elles favorisent le noyau le plus dur du camp ».
Alain Juppé dans le coeur de François Bayrou
Cependant, le président du Modem a déjà clairement choisi son camp et ne cache pas sa sympathie pour le maire de Bordeaux, Alain Juppé, bien plus proche du centre et de la droite sociale que certains autres prétendants aux hautes fonctions de l’Etat : « Si Alain Juppé gagne ce pari, j’en serais pour ma part très heureux et je l’aiderai ». Le personnage a selon lui « l’expérience nécessaire pour qu’une large entente se fasse », explique-t-il. « Il y a au contraire des personnalités qui organisent la confrontation et l’agressivité », a-t-il ajouté. Le personnes concernées se reconnaîtront.
L’actuel maire de Pau est malgré tout prêt à se porter candidat du centre pour la prochaine présidentielle, considérant que la progression du Front national ne doit pas être un obstacle à la pluralité des candidats à l’élection. Mais ce qu’il souhaite en tout premier lieu, c’est la convergence des forces politiques réformistes, qu’elles soient de droite ou de gauche.
François Bayrou veut réunir les « réformistes » du PS et de l’UMP
En cela, on retrouve le centriste allié historique de la droite qui avait cependant appelé à voter pour François Hollande pour le second tour de la présidentielle de 2012. « Il n’y a un seul courant possiblement majoritaire, celui qui unit les réformistes des deux supposés camps », a-t-il affirmé.
« La droite est coupée au moins en deux, la gauche est coupée au moins en deux », a-t-il précisé. Est-ce qu’il sera nécessaire de « partager l’omelette » à l’UMP comme l’avait déclaré Mr Juppé ? « Il faut casser des œufs pour faire l’omelette » n’hésite-t-il pas à répondre au journaliste.
Le président du Modem ne cache pas sa déception qu’Alain Juppé ait pris la décision d’organiser une primaire à l’UMP. « Il a fait ce choix par affection pour l’UMP, c’est son bébé, de même que les mouvements du centre sont les miens et j’en suis viscéralement attaché ».