« Marseille m’aime, j’aime Marseille ! » Candidat assumé de la gentillesse à la présidentielle, le député centriste non-inscrit des Pyrénées-Atlantiques Jean Lassalle, en campagne mercredi dans un quartier populaire de la ville, assure le spectacle entre selfies, chansonnettes et embrassades.
« Je suis le seul qui peut faire quelque chose (pour la France). On ne m’a jamais reproché de ne pas tenir mes engagements », lance, bravache, le géant béarnais, qui domine de sa haute taille la grande majorité de ses interlocuteurs.
« On m’a reproché d’aller trop loin ! Je me suis +lassalisé+ », dit-il encore, un néologisme qu’il utilise pour décrire son caractère atypique. Parmi les faits d’armes de Jean Lassalle, sa grève de la faim en 2006 dans l’enceinte du Palais Bourbon pendant trente-neuf jours pour éviter le départ de l’usine Total de la vallée pyrénéenne d’Aspe. Le parlementaire, un temps proche de François Bayrou, duquel il s’est éloigné depuis, a également fait le tour de France à la marche pendant plusieurs mois « à la rencontre des Français », en 2013.
Dans Marseille, multiculturelle, multiethnique, à des années-lumière de la ruralité qu’il représente, le « petit » candidat est souvent reconnu et plutôt bien accueilli par les habitants qu’ils rencontrent dans le populaire 1er arrondissement.
« Ca fait plaisir. C’est le seul candidat qui va dans les commerces de proximité », souligne Ziad et Farag, de la brasserie Le Splendid. « Je l’ai vu à la télé. Même s’il n’est pas élu, j’espère qu’il aura un bon siège dans un ministère », explique Ziad, qui loue « sa gentillesse ».
Peu après, enthousiaste, alors que le candidat discute encore sur le trottoir devant son établissement, il sort avec un drapeau français en criant « vive la France ! ». M. Lassalle lui claque même un bisou sur la joue.
– « Hasta la victoria ! » –
De bisous, d’accolades et de tutoiements, le député du Sud-ouest n’est pas avare. « Marseille ? J’aime la ville, c’est une ville qui m’aime (…) La mer, la montagne… les jolies filles aussi ! Ca n’arrête pas de s’engueuler ! », dit-il dans un grand sourire gourmand, en baladant sa grande carcasse à la rencontre des habitants, « sans gendarmes, sans gardes du corps, juste vous et moi! ».
Sur cette campagne présidentielle, il dit sans ambages que « c’est de la merde ». « On a sorti de cette campagne tous les sujets difficiles, on ne parle que costumes, de savoir qui va rejoindre M. Macron, c’est-à-dire tous les crocodiles », estime-t-il.
Lui souhaite « changer l’atmosphère de ce pays, cette atmosphère d’hystérisation, de peur » et pour ça « j’ai besoin de recréer un budget pour redonner à la France des marges financières », dit-il au sujet de son programme.
Entre une chanson de berger pyrénéen, un « Hasta la victoria, siempre ! » lancé dans les rues les bras en l’air et une discussion avec un postier à qui il donne son numéro de téléphone, l’élu de 62 ans explique qu’il veut convoquer un nouveau « Conseil national de la résistance » pour régler les problèmes du pays.
Et il semble y croire, malgré des intentions de votes insignifiantes dans les sondages: « Tu sais pour qui ils vont voter, les indécis ? Pour moi, bien sûr ! Seulement ils ne peuvent pas le dire, sinon on va les traiter de décalés, d’atypiques ! »
Avec AFP