Alors que les tensions au Mali se font toujours plus grandes à l’approche de l’élection présidentielle dans le pays, François Hollande a réaffirmé sa volonté de garantir un scrutin sur l’ensemble du territoire.
Lors d’un discours au siège de l’Unesco à Paris mercredi 5 juin, le président de la République François Hollande a affirmé devant plusieurs dirigeants ouest-africains que l’élection présidentielle au Mali se tiendra « à la date prévue ». Le scrutin présidentiel a été programmé pour le 28 juillet prochain.
« Quand je dis à la date prévue, ça veut dire dans tout le Mali, dans toutes les villes du Mali, et donc à Kidal, comme partout au Mali », a-t-il précisé. La ville de Kidal, dans le nord-est du pays, est toujours contrôlée par les rebelles touareg laïcs du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Si les islamistes d’Ansar Dine ont déserté la ville face à l’avancée des troupes françaises, cette dernière est toutefois toujours bel et bien occupée par les touaregs, qui accusent l’armée malienne de nombreuses exactions sur la population.
Le grand écart de la France
La France de son côté estime que le MLNA n’est « ni notre ami ni notre ennemi, c’est une autre histoire » selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
Dans ce contexte de tension, où les troupes françaises luttent contre les groupes islamistes aux côtés de l’armée malienne, qui elle, combat également la rébellion touareg, il apparaît difficile de garantir la bonne tenue d’un scrutin présidentiel sur l’ensemble du territoire malien.
« Le MNLA a dit qu’il acceptait que l’élection se déroule à Kidal, à condition que l’armée ne remonte pas. Le scrutin se déroulerait en présence de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, NDLR) et d’agents administratifs maliens. C’est une importante concession au pouvoir du Sud », explique Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains au CNRS. D’ailleurs, « personne n’y perd la face, les uns défendent Kidal et on élit un président au pouvoir légitime ».
François Hollande insiste cependant sur le fait que « le processus qui est en cours doit accompagner l’administration civile malienne à Kidal comme dans tout le Nord-Mali, et aucun groupe armé ne peut rester armé au Mali ».