Présidentielle: à J-5 du second tour

A cinq jours du second tour de l’élection présidentielle et à la veille du débat, les Insoumis refusent le choix Macron, qui baisse dans les intentions de vote alors que Le Pen remonte, et Fillon resurgit dans la campagne en attaquant Le Canard enchaîné.

– Les Insoumis pro-Macron minoritaires –

Ce sera avant tout le vote blanc ou l’abstention: La France insoumise a dévoilé le résultat de la consultation des militants, lancée par Jean-Luc Mélenchon sur internet. Sur quelque 243.000 votants, 36,12% ont choisi le vote blanc ou nul et 29,05% l’abstention (soit les deux tiers des votants). Seuls 34,83% des militants ont opté pour le vote Emmanuel Macron. La consultation s’est close mardi midi et a rassemblé plus de la moitié des 430.000 inscrits de la plateforme internet La France insoumise.

Éliminé au premier tour avec 19,5% de suffrages, M. Mélenchon avait refusé de donner une consigne de vote, suscitant de nombreuses critiques au sein de la classe politique.

– Veille de débat –

Pas de gros déplacements ce mardi pour les deux candidats, qui ont la tête au duel du lendemain: le débat télévisé de l’entre-deux-tours, parfois déterminant pour certains électeurs, débutera mecredi à 21H00 sur TF1 et France2.

Alors que BFMTV affirmait mardi après-midi qu’Emmanuel Macron serait prêt à quitter le plateau du débat s’il sert « de punching-ball » à son adversaire, Marine Le Pen a ironisé sur Twitter: « Si M. Macron ne se sent pas à l’aise, il peut toujours demander à François Hollande de venir lui tenir la main, je ne m’y opposerai pas », écrit-elle. L’entourage de l’intéressé dément.

– Sondage: baisse de forme pour Macron –

Emmanuel Macron reste largement en tête des intentions de vote pour le second tour (59%-41%), mais l’écart avec Marine Le Pen se resserre, selon un sondage Elabe publié mardi. Le candidat d’En marche! a perdu cinq points en huit jours alors que celle du Front national en a gagné autant.

– ‘Clin d’oeil’ –

Le Front national a passé une partie de la journée à tenter de justifier le plagiat par Marine Le Pen lundi de larges pans d’un discours de François Fillon datant d’avril.

« Un clin d’oeil assumé », a assuré le secrétaire général du FN Nicolas Bay, tentant de retourner une situation dont se gaussent nombre d’internautes depuis le discours de la candidate FN à Villepinte la veille.

L' »emprunt » – qui semble du jamais vu dans une campagne présidentielle – n’a pourtant pas été du goût des Républicains. « C’est grotesque », a déclaré Damien Abad, ancien porte-parole du candidat de la droite.

– Fillon à la chasse au Canard –

Le candidat LR éliminé au premier tour refait parler de lui dans la campagne pour le second: dans son édition à paraître mercredi, Le Canard enchaîné annonce que François Fillon a porté plainte contre le journal sur les articles concernant les emplois fictifs présumés de sa famille, une information confirmée par son entourage.

Selon Le Canard, cette plainte est fondée sur l’article L97 du Code électoral, qui réprime la propagation de « fausses nouvelles », « bruits calomnieux » ou « autres manoeuvres frauduleuses » ayant eu pour effet de « détourner » les suffrages.

Mardi, François Fillon a aussi appelé les Français à ne pas « se jeter dans le vide » même si « la France est malade », en mettant de nouveau en garde contre le programme économique du FN.

– Patrons anti-Le Pen, harkis avec Macron –

Après le président du Medef Pierre Gattaz, déjà clairement engagé pour Emmanuel Macron, plusieurs grands patrons ont fait part mardi dans Les Echos de leurs points de vue « sévères et alarmistes » sur la menace que représente, selon eux, une possible entrée de Marine Le Pen à l’Elysée.

Le candidat d’En marche! a par ailleurs reçu le soutien d’associations harkies, qui appellent à se mobiliser « massivement » pour « le candidat républicain ».

Avec AFP