A 13 jours du premier tour de l’élection présidentielle, la campagne officielle s’est ouverte, assurant aux 11 candidats une égalité du temps de parole, tandis que Jean-Luc Mélenchon continue sa percée dans les sondages, en s’approchant voire en dépassant François Fillon.
– Campagne officielle: c’est parti !
Débats, affichage, temps de parole…, avec la campagne officielle qui prendra fin le vendredi 21 avril à minuit, la règle est désormais celle de l’égalité stricte entre tous les candidats. Les spots de campagne des candidats vont également être diffusé par les médias audiovisuels publics.
– Mélenchon monte, voire double Fillon
Pour la première fois, un sondage donne Jean-Luc Mélenchon devant François Fillon, même si l’on est dans la marge d’erreur. Selon Kantar Sofres-Onepoint, le candidat de La France insoumise est crédité de 18% des voix, ravissant ainsi la troisième place à Fillon (17%) au 1er tour, toujours dominé par Marine Le Pen et Emmanuel Macron, tous deux à 24%.
Les conditions sont « réunies » pour que Jean-Luc Mélenchon « soit au second tour » de la présidentielle, a affirmé son porte-parole Alexis Corbière.
– FN: la polémique Vel d’Hiv’
Marine Le Pen a suscité une vive polémique en affirmant que « la France n’est pas responsable » de la rafle du Vel d’Hiv » qui avait vu les 16 et 17 juillet 1942, à la demande de la Gestapo, quelque 13.000 juifs arrêtés par des policiers et des gendarmes français avant d’être envoyés en camp d’extermination.
Ce faisant, trente ans après les propos de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz, « point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale », Mme Le Pen, tout en ayant clairement qualifié « d’ignoble » la rafle, a prêté le flanc à la critique sur un sujet sensible. Ses propos ont été critiqués par ses adversaires politiques mais aussi le Crif et Haïm Korsia, grand Rabbin de France.
« Comme Charles de Gaulle, François Mitterrand ou encore de nos jours Henri Guaino, Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan, je considère que la France et la République étaient à Londres pendant l’Occupation et que le régime de Vichy n’était pas la France », a répondu Mme Le Pen qui a dénoncé une « instrumentalisation politique ».
– Chaîne pour l’Europe
Plusieurs dizaines de personnes ont formé dimanche une chaîne humaine sur une passerelle entre Strasbourg et la ville frontière de Kehl en Allemagne pour dire « Oui à l’Europe », avant la présidentielle en France.
Français, Allemands ou Européens de toutes les générations, venus pour certains en famille, se sont donné la main sur la « Passerelle des Deux Rives », formant une chaîne humaine sur ce pont emprunté par les piétons et les vélos, qui enjambe le Rhin. L’idée est d’envoyer à l’Allemagne et au reste de l’Europe un « signal positif proeuropéen pour montrer que les Français se mobilisent pour l’Europe ».
– Macron durcit le ton
Cible préférée de ses rivaux, Emmanuel Macron leur a répondu en fustigeant le « vrai visage de l’extrême droite » incarnée par Marine Le Pen, « l’angélisme » voire « l’irresponsabilité » de Jean-Luc Mélenchon et le « problème avec la vérité » de François Fillon.
Surnommé par ce dernier « Emmanuel Hollande », M. Macron l’avait rebaptisé en retour dimanche « François Balkany », en référence à l’élu LR des Hauts-de-Seine empêtré dans les affaires.
– La Guyane à l’Elysée ?
Dans un courrier aux parlementaires guyanais, François Hollande s’est dit prêt à les recevoir à l’Elysée « à tout moment », pour discuter du plan d’urgence du gouvernement, à hauteur de plus d’un milliard d’euros, qu’ils estiment « insuffisant ». En même temps le chef de l’État a appelé à la fin du blocage en Guyane, paralysée depuis trois semaines par un mouvement social.
Avec AFP