Philippe Poutou, candidat du NPA à la présidentielle, constate « un climat de résignation » parmi les ouvriers, sur lesquels ont prise les thématiques FN, mais difficilement selon lui le discours anti-capitaliste.
« Les gens sont résignés, écoeurés. (La politique) ça fait partie des sujets souvent qui sont rejetés », a déclaré cet ouvrier de Ford à RTL.
« Il y a de tout parmi les collègues: il y a ceux qui s’abstiennent, qui n’ont jamais voté, qui sont pas inscrits (…) Il y a des gens qui votent encore à gauche » et « il y a ceux attirés, ou qui l’ont déjà fait, ou qui se posent la question, de voter Le Pen », a-t-il décrit, notant que « ça se dit pas, on le devine dans les discussions ».
Avec une utopie révolutionnaire, « aujourd’hui on est à contre-courant » car « ça marche en général qu’au moment des périodes révolutionnaires ou de contestations sociales profondes », a déploré le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, qui voit actuellement « un climat de résignation, un sentiment d’impuissance ».
« Le FN n’est pas du tout perçu comme redistribuant les richesses, il en parle pas » mais « il y a une forme de colère, de ras-le-bol qui s’exprime de cette manière-là » dans le vote pour l’extrême droite, « comme ceux qui ne vont pas voter l’expriment aussi », a-t-il relevé.
Selon lui, « c’est les discours de haine, xénophobes qui peuvent marcher ». « Cette idée simpliste que s’il y avait moins d’immigrés, ça irait mieux, ça marche ».
« On essaie d’expliquer, de raisonner collectivement, et de montrer que s’il y une crise, du chômage, de la précarité, c’est aussi la responsabilité de ceux qui dirigent le système économique », a conclu M. Poutou, qui « essaie d’avoir le discours anti-capitaliste ».
Avec AFP