Le député LR Pierre Lellouche a décidé de se retirer de la vie politique et de « rendre sa carte LR » après « l’épreuve épouvantable » de la campagne présidentielle, « preuve définitive de la décomposition des partis », selon un courrier au vitriol qu’il a envoyé à ses « concitoyens ».
« A bientôt 66 ans » et « 24 ans de mandat à l’Assemblée », M. Lellouche a pris cette décision après « mûre réflexion » afin « de laisser la place à la génération suivante », a-t-il écrit dans ce courrier communiqué à l’AFP mercredi.
L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy (de 2009/12) se livre aussi à une critique virulente de la campagne à droite qui a abouti à la défaite de François Fillon. Ce dernier, « entouré d’un camarilla de fidèles et d’ambitieux, conforté par l’hystérie d’une secte » a « tenu à aller au bout du suicide personnel et collectif », écrit-il.
M. Lellouche avait proposé pendant la campagne de reporter les élections après les premières révélations du Canard Enchaîné visant François Fillon. « L’heure est venue de quitter la scène, après une campagne présidentielle que j’ai vécue comme une épreuve épouvantable des mois durant, comme la preuve définitive de la décomposition de nos partis politiques traditionnels », écrit le député de Paris.
« Ma famille politique désormais sans chef ni ligne politique, en est réduite à appeler à voter Emmanuel Macron », a-t-il ajouté, « posture présentée comme hautement morale » qui est « pourtant aussi incohérente que périlleuse pour l’avenir ».
Au lendemain de la défaite du candidat François Fillon, les principaux responsables LR ont laissé éclater leurs divergences lundi lors d’un comité politique à Paris, sur un appel explicite à voter ou non Emmanuel Macron.
« Pourquoi ne pas aller au bout de la logique et retirer simplement tous nos candidats en faveur des siens, voire le rejoindre purement et simplement comme certains s’apprêtent à le faire », a-t-il protesté.
« Je rendrai donc ma carte aux Républicains, comme je rendrai mon investiture dans la 1ere circonscription de Paris, à la direction provisoire de ce qui reste de mon parti », a-t-il ajouté.
« Fondamentalement, depuis la fin des années 70, les gouvernements successifs, de droite comme de gauche n’ont pas su ou pu adapter la France aux défis de la mondialisation », analyse cet ancien ministre (Europe et Commerce extérieur). « J’ai le sentiment d’avoir ma part de responsabilité dans l’échec collectif de la génération », a-t-il ajouté.
Avec AFP