Coup de massue pour Philippe Poutou et le Nouveau parti anticapitaliste. Dans une tribune parue ce jeudi dans Libération, Hélène Adam, Myriam Martin et Pierre-François Gonrd, cadres du parti et membre du conseil politique national, appellent à voter Jean-Luc Mélenchon le 22 avril prochain.
« le NPA, avec son candidat, prend le chemin de la marginalité, qui lui interdira de peser réellement dans une situation politique aux enjeux majeurs » pouvait-on lire ce matin dans le quotidien Libération. Depuis l’annonce en mai 2011 de la non présentation d’Olivier Besancenot à la présidentielle de 2012, les temps sont durs au NPA. Rongé par les dissensions, le parti trotskiste se cherche un leader. Un leader que n’est vraisemblablement pas Philippe Poutou, candidat désigné pour le 22 avril prochain. Lui qui peine à convaincre les électeurs, il est crédité de 1% d’intentions de vote, est désormais critiqué publiquement au sein même de son parti. Myriam Martin, porte-parole du NPA qui a donné sa démission mardi, Pierre-François Grond, ancien bras droit d’Olivier Besancenot, et Hélène Adam, une dirigeante historique de la LCR, ont décidé de tirer la sonnette d’alarme : « c’est avec beaucoup d’amertume, mais aussi de colère, que nous voyons notre parti renoncer à l’engagement pris lors de sa fondation : rassembler tous les anticapitalistes dans un parti de masse ». Or il faudra « dès après la présidentielle », « former ensemble un bloc contre la crise pour défendre une alternative sociale et démocratique en toute indépendance » du PS.
Jean-Luc Mélenchon, le profil idéal
Et cette alternative a un nom : Mélenchon. Le candidat du Front de gauche, qui pointe à 13% dans les sondages, convainc et rassemble la gauche antilibérale. Les quatre cosignataires en sont persuadés : « Il ne faut pas hésiter à affirmer que si nous sommes nombreux à exprimer notre force par notre vote le 22 avril pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, la situation en sera nécessairement positivement bouleversée ».
Le NPA en panne, tout comme un certain Lutte ouvrière. L’autre parti trotskiste, qui a perdu sa figure emblématique Arlette Laguiller au profit de Nathalie Arthaud, ne convainc plus grand monde, preuve en est avec les sondages qui ne la créditent que d’un score compris entre 0,5% et 1% au premier tour. Une page se tourne dans l’extrême gauche française.