« Pas notre présidente »: des féministes appellent à « faire barrage » au FN

Crédit EPA POOL/AFP/Archives – By Etienne LAURENT

Des personnalités féministes, la ministre Laurence Rossignol et plusieurs associations ont appelé mercredi à voter contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, estimant que la candidate du Front national n’est pas « la candidate des femmes ».

« L’élection de Marine Le Pen serait à la fois une défaite et un danger pour les femmes. Il ne suffit pas d’en être une pour défendre leurs droits », écrivent, dans une tribune publiée sur le site du Huffington Post, la ministre de Droits de femmes et une cinquantaine de personnalités.

L’initiative, qui réunit l’ancienne ministre Yvette Roudy, la championne de boxe Sarah Ourahmoune, les artistes Julie Gayet, Agnès Jaoui ou Bruno Solo, ou encore la femme rabbin Delphine Horvilleur, vise à « faire obstacle à l’extrême droite en votant pour le seul candidat qui peut mener le combat pour l’égalité : Emmanuel Macron ».

« Les chantiers à mener sont encore nombreux », préviennent les signataires, listant les « priorités »: égalité salariale et professionnelle, parité dans la société, recul des violences sexistes, accès garanti à la contraception et à l’IVG, défense de la laïcité, et procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes.

En parallèle, plusieurs associations féministes ont exprimé leur opposition à l’accession au pouvoir du FN, parti qui a « pour ADN de considérer les femmes comme inférieures aux hommes ».

« Non, le Front national n’a pas changé. Il reste un parti anti-républicain, anti-féministe. Non, Marine Le Pen n’est pas la candidate des femmes », a estimé dans un communiqué Osez le féminisme.

« Derrière le ravalement de façade, se cache une réalité profondément anti-féministe », poursuit l’association, qui rappelle que des élus frontistes ont « supprimé à Hayange (Moselle) des subventions du Secours Populaire, qui vient en aide aux personnes précaires, dont de nombreuses femmes élevant seules leurs enfants », ont « voté au Parlement européen contre le droit d’avorter », ou encore se sont opposées à la loi du 4 août 2014 sur l’égalité entre les femmes et les hommes.

Donner son vote au Front national c’est le voir « instaurer des politiques inégalitaires, sexistes, homophobes, racistes, et bafouer les valeurs que nous défendons », a déclaré pour sa part le Planning familial, qui ne donnera pas pour autant « un blanc-seing à Emmanuel Macron » car son « projet ultralibéral n’est pas une réponse à la réduction des inégalités ».

L’adversaire de Mme Le Pen « se targue de proposer des mesures concrètes mais les mesures généralistes qu’il prône vont détériorer la vie des femmes, telles que l’allongement possible du temps de travail, le contrôle strict des chômeuses et chômeurs, l’adhésion à l’Europe de l’austérité », a estimé de son côté le Collectif national des droits des femmes.

Néanmoins, « le danger est de voir accéder l’extrême droite au pouvoir », poursuit-il, appelant à « faire barrage » et à manifester massivement le 1er mai.

Dans un tweet, le mouvement Femen, dont six militantes ont été interpellées dimanche après avoir manifesté masquées et poitrines nues à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), non loin du bureau de vote de la candidate FN, a déclaré que sa « détermination à dénoncer Marine Le Pen (…) n’en est que renforcée! #NoPasaran ».

Avec AFP

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