Marine Le Pen pratiquera un « protectionnisme de microchirurgie », avec des droits de douane adaptés à chaque pays pour protéger des secteurs stratégiques, si elle est élue, a déclaré la candidate du Front national dans une interview à Ouest-France, à paraître vendredi.
« Si je veux revenir à une monnaie nationale, ce n’est pas idéologique. (…) Cela veut dire avoir enfin une monnaie adaptée à notre économie, retrouver une dynamique à l’export. Mettre en place un protectionnisme intelligent », a déclaré Marine Le Pen. Et d’appeler de ses voeux un « protectionnisme de microchirurgie ».
« Il faut pouvoir utiliser à la fois les barrières tarifaires et les barrières non tarifaires contre la concurrence déloyale qui tue l’emploi. On n’a pas besoin de droits de douane sur des produits qu’on ne produit pas, cela n’aurait aucun intérêt », a-t-elle expliqué.
Ces droits de douane seraient adaptés à chaque pays, ce que la France « ne peut pas faire aujourd’hui à cause de l’Union européenne ».
« Quand les États-Unis ont vu que la Chine voulait exporter massivement de l’acier à très bas coût, ils ont réagi. Et mis 200% de droits de douane sur l’acier chinois », argumente-t-elle.
La candidate FN balaie par ailleurs l’idée de possibles rétorsions sur l’économie française. « Il y a suffisamment de pays pour partir à la conquête du monde. Avec l’euro, on ne peut pas. On est en train de se recroqueviller sur nous-mêmes », souligne-t-elle.
Marine Le Pen explique également vouloir protéger « des secteurs (qu’elle) considère comme stratégiques », citant « l’acier ».
« Par exemple Whirlpool, qui veut délocaliser en Pologne alors que nous sommes leur premier marché européen. Je les taxerai ».
Selon la candidate du FN, ce « protectionnisme intelligent » permettrait de « lutter contre la concurrence internationale déloyale » et de « faire tourner l’économie », « la commande publique étant par définition réservée en très grande partie aux entreprises françaises », ce qui permettra d’atteindre une croissance de 2,5% à la fin du quinquennat.
Mme Le Pen réaffirme que « le jour de mon élection », elle entrera « en négociation avec l’Union européenne pour retrouver notre souveraineté nationale ». « Les pays d’Europe attendent que la grande et puissante France force l’UE à venir à la table des négociations. L’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce souffrent le martyre », selon elle.
« Quel intérêt pour moi de rester assise dans un fauteuil où je ne peux rien faire d’autre que d’être gouverneur d’une vague province européenne sous les ordres de Mme Merkel. »
A propos de l’immigration, Marine Le Pen souhaite « mettre en place une politique dissuasive ». « Ils ne voudront plus venir en France, ils n’y trouveront rien. Ils ne pourront jamais être régularisés, aucun clandestin ne sera régularisé ».
Avec AFP