Emmanuel Macron ne fera « pas de marchandage » pour séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de François Fillon, a-t-il dit jeudi, au lendemain du débat télévisé avec Marine Le Pen et à trois jours du second tour de la présidentielle.
« Je ne fais pas de marchandage », a déclaré le candidat d’En marche! sur France Inter, estimant cependant pouvoir convaincre les électeurs des candidats de La France insoumise et des Républicains que son projet était « plus puissant » que celui de la candidate FN.
« Jean-Luc Mélenchon se trompe sur ce sujet, je ne vais pas trahir 24% des électeurs qui ont décidé de soutenir un projet pour faire plaisir aux dirigeants de plusieurs millions de Français que je respecte profondément, mais qui ont montré de toute façon qu’ils n’avaient pas les mêmes vues », a-t-il déclaré.
« Les gens qui ne sont pas au deuxième tour, ils doivent se positionner, même si ça n’est pas leur premier choix, par rapport à deux candidats », a-t-il aussi dit. « C’est la démocratie, ça a toujours fonctionné comme ça ».
Il s’est tout de même adressé aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, parlant de son projet « différent de celui de Madame Le Pen » sur l’école, l’apprentissage, la mobilité sociale. Il a assuré avoir « marqué des ouvertures le 1er mai, sur la chose démocratique » et rappelé avoir « entendu les craintes environnementales et de santé » sur le Ceta.
Aux électeurs de François Fillon, il a dit : « le projet que je porte sur le plan économique, de la sécurité, de la cohérence, est beaucoup plus puissant que celui de Marine Le Pen ».
Emmanuel Macron a aussi estimé que « la vraie différence avec 2002, c’est qu’il n’y a pas de front républicain ».
« Il n’y a pas une espèce de prise de conscience collective, politique, médiatique, citoyenne pour dire +no pasaran+, en quelque sorte (…) parce qu’il y a indéniablement une banalisation du Front national, parce qu’il est plus fort qu’en 2002, et parce qu’il n’y a pas un consensus entre les forces politiques classiques pour faire cela ».
Avec AFP