Emmanuel Macron a salué en Jean Jaurès « un défenseur de l’entrepreneur », dans une interview publiée dans La Dépêche du Midi mercredi, à la veille d’un déplacement dans le Tarn, patrie du cofondateur du Parti socialiste.
Jean Jaurès « reste d’une formidable actualité », a déclaré le candidat d’En Marche!. « C’était un homme qui aimait la liberté beaucoup plus que ceux qui le citent à loisir aujourd’hui. C’était à ce titre un défenseur de l’entrepreneur », a-t-il jugé dans une interview exclusive.
« Quand j’étais ministre, j’avais été invité à une réunion de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises, ndlr) et j’avais commencé mon discours par un début d’article de La Dépêche qui datait de 1893, écrit par Jaurès et sans dire que c’était de lui. C’était une ode à l’entrepreneur, et l’assistance a été très surprise quand j’ai donné le nom de son auteur. C’était donc un esprit libre, un défenseur des droits et un amoureux des libertés. Il est en quelque sorte l’homme du ‘en même temps’ que je porte aujourd’hui », a ajouté le candidat à la présidentielle.
Emmanuel Macron se rendra jeudi dans le Tarn, où est né en 1859 Jean Jaurès. Député dans le même département, il avait soutenu les mineurs de Carmaux, lors de la grande grève de 1892-1895, avant de cofonder le PS, alors SFIO, en 1905. Il avait été assassiné le 31 juillet 1914, à quelques heures de la Première guerre mondiale.
Depuis, les candidats à la présidentielle française, en particulier socialistes, sont nombreux à venir chercher une sorte d’adoubement posthume au pied de la statue de Jaurès: Benoît Hamon y avait tenu un discours avant le premier tour.
Jean Jaurès « n’était pas enfermé dans l’égalitarisme », souligne M. Macron. « Il promouvait la liberté et le travail qui émancipent, et il défendait en même temps les droits quand la liberté devient injuste. Je suis très attaché à ces mêmes principes », a-t-il dit, plaçant son face-à-face avec Marine Le Pen au second tour dimanche dans « une opposition entre les patriotes, que je représente, et les nationalistes, qu’elle aspire à diriger ».
Avec AFP