Emmanuel Macron se revendique comme « le seul » candidat à l’élection présidentielle à « défendre l’Europe, un risque » qu’il « assume totalement », en reprochant dans une interview à Ouest France à ceux qui prônent la sortie de l’UE de « préparer la ruine de la France ».
« J’ai insisté sur le fait que je prenais un risque à défendre l’Europe, un risque que j’assume totalement: la preuve est que je suis le seul de cette élection à la défendre. Si on veut être populaire en France, il est toujours tentant de taper sur l’Europe et sur l’Allemagne », souligne le candidat d’En Marche! dans cet entretien au quotidien régional à paraître mercredi.
« Ceux qui veulent quitter l’Europe préparent la ruine de la France. Je refuse de laisser le monopole de la critique de l’Europe aux anti-européens. Je dis à toutes celles et ceux qui aiment l’Europe : Soyez des Européens exigeants, et donc critiques du fonctionnement actuel ! », insiste-t-il.
M. Macron affirme son soutien à l’accord controversé de libre-échange entre l’UE et le Canada, le Ceta: « Je suis le seul candidat aujourd’hui à pouvoir défendre le Ceta. Je le fais de manière lucide, pas dogmatique, en m’engageant à trouver des solutions pour ceux qui pourraient subir des impacts négatifs ».
Interrogé sur Donald Trump, M. Macron répond avec prudence que le président américain a « une politique internationale complexe à lire » et que « son cadre idéologique et intellectuel n’est pas stabilisé ».
Il « ne condamne pas » les frappes américaines contre la Syrie. « A ma connaissance, la France ne dispose pas des informations américaines qui ont justifié des représailles. Mais je suis favorable à ce qu’il y ait des représailles contre le régime de Bachar el-Assad, pour son usage des armes chimiques » et « je pense que Bachar el-Assad doit partir ».
« N’oublions pas les erreurs commises en Irak ou en Libye. On peut donc continuer à prétendre qu’il faut destituer militairement Bachar el Assad, mais si nous ne trouvons pas de solution politique durable, inclusive, qui assure la stabilité de la Syrie après son départ, nous ferons le jeu des groupements terroristes »
Avec Moscou, M. Macron prône « une ligne de discussion exigeante ». « Je ne suis pas un poutinophile naïf, comme le sont trois des principaux candidats à cette élection, Mme Le Pen, M. Mélenchon et M. Fillon ». (…) « En revanche, je suis réaliste : il est indispensable de discuter avec la Russie pour stabiliser ces différentes zones de conflit. (…) Il faut avoir la Russie autour de la table, mais plutôt de l‘autre côté ».
Avec AFP