Manuel Valls « a des chances » d’être investi sous l’étiquette La République en marche pour les législatives, mais « rien n’est automatique », ont prévenu mardi des responsables du mouvement du président élu Emmanuel Macron.
« Je pense qu’il a des chances. Emmanuel Macron s’est prononcé la semaine dernière en particulier sur le cas de Manuel Valls, Manuel a décidé de faire un choix, celui de quitter le Parti socialiste, d’assumer une transgression dans sa propre histoire (…) et c’est légitime que nous l’entendions et que nous l’écoutions », a déclaré sur franceinfo Christophe Castaner, porte-parole d’Emmanuel Macron pendant sa campagne.
L’ancien Premier ministre et actuel député de l’Essonne, qui n’a pas précisé s’il comptait quitter le PS, a déclaré mardi qu’il serait « candidat de la majorité présidentielle » aux législatives de juin.
« Là, par contre, il se trompe, parce que d’abord il faut qu’il fasse acte de candidature et qu’ensuite la commission nationale d’investiture se prononce » jeudi, a répondu M. Castaner.
« Ce n’est pas une injonction négative, positive, je suis en train de vous dire que c’est nécessaire qu’on ait tous les mêmes règles. La République des privilèges est terminée », a continué ce député des Alpes-de-Haute-Provence.
« Je ne crois pas qu’il y ait de la dureté », a-t-il répondu à des journalistes qui voyaient un côté « humiliant », « méprisant » à traiter un ancien Premier ministre « comme n’importe quel député ».
« Rien n’est automatique », a aussi souligné Richard Ferrand, secrétaire général du parti, lors de l’émission « L’épreuve de vérité » sur Public Sénat, en partenariat avec l’AFP, Radio Classique et Les Echos.
Concernant M. Valls, qualifié de « traître » à François Hollande par M. Macron dans un documentaire diffusé lundi soir sur TF1, « il ne faut pas faire de procès d’intentions à qui que ce soit », a cependant jugé M. Ferrand. M. Macron « avait, à cette époque, reçu de l’ancien Premier ministre un certain nombre de leçons de morale (…) un certain nombre d’amabilités liées au contexte », a-t-il nuancé.
« Celui qui va décider à la fin, ce n’est pas la commission, mais Emmanuel Macron, car c’est très politique », a glissé à l’AFP un membre de la commission d’investiture
Les 577 candidats d’En Marche! aux législatives doivent être dévoilés d’ici à jeudi midi. « Il est vrai qu’il y a des vocations tardives qui s’éveillent. Il était temps », a ironisé M. Ferrand, interrogé sur l’afflux des postulants depuis l’élection de M. Macron.
Selon un autre député socialiste, « plus d’une centaine de députés PS ont demandé leur investiture à En Marche! ».
Et parmi les 577 candidats présentés, a précisé M. Ferrand, « il se peut qu’il y ait quelques » députés sortants de droite. Pour l’heure, aucun n’a officiellement rallié M. Macron.
Le député du Finistère, qui n’est officiellement plus membre « depuis quelques jours » du PS, a enfin clarifié la position d’En Marche! sur le CV des personnes de la société civile qui seront intronisées.
Jean-Paul Delevoye avait ouvert la porte cette semaine à ce que figure parmi eux des élus locaux, comme des « maires » ou « conseillers départementaux ». Selon M. Ferrand, aucun ne devra exercer actuellement un mandat politique.
Avec AFP