Le secrétaire national du parti communiste Pierre Laurent a critiqué jeudi la « tambouille » ayant selon lui présidé au choix des investitures de la République en marche ! pour les législatives qu’il voit comme la volonté de créer une « majorité de courtisans ».
Jugeant que le nouveau président de la République Emmanuel Macron souhaitait « se donner au parlement une majorité soumise à ses ordres », M. Laurent qui lançait à Paris la campagne de son parti pour les législatives a estimé que le seul critère de choix des candidats avait été « la fidélité au président ».
La République en marche ! a présenté jeudi ses 428 premiers candidats investis pour les législatives.
« Le choix qui est fait, c’est le choix des courtisans qui siégeront au Parlement », a ironisé le responsable communiste devant plusieurs centaines de personnes réunies au Gymnase Japy.
Interrogé par la presse, M. Laurent a estimé que « la société civile, c’est la société tout court, ça ne se résume pas aux profils sociologiques » des candidats pour l’instant investis. « Le renouveau, ce n’est pas remplacer les députés sortants par leurs anciens directeurs de cabinet ou conseillers économiques », a-t-il insisté.
« Et puis, question cuisine politique, tambouille, ça y va gaiement! », a-t-il poursuivi à propos de Manuel Valls qui n’a pas obtenu l’investiture du parti de M. Macron mais n’aura pas de candidat contre lui à Evry. « J’appelle ça les candidats Macron honteux », a ironisé M. Laurent.
Au total, pour le lancement de sa campagne, en pleine brouille avec La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, le PCF a présenté 451 candidats, auxquels s’ajoutent 32 candidats qu’il soutient, comme François Ruffin dans la Somme ou Caroline de Haas à Paris.
Pendant son discours, rappelant qu’il refusait de « descendre dans le bac à sable des invectives », il a à nouveau lancé plusieurs appels à des candidatures communes.
« Partout on nous pose la question », a-t-il expliqué d’une entente apparemment impossible alors que le PCF a soutenu la candidature de M. Mélenchon à la présidentielle. « Le label de La France insoumise dont personne ne conteste la force récemment acquise ne peut être l’unique cadre de ce rassemblement car il faut que chacun puisse s’y retrouver », a exposé M. Laurent, jugeant qu’il n’y avait à cela « rien d’insurmontable ».
« L’urgence est telle pour la bataille qui nous attend que ce serait du bon sens que de procéder ainsi », a-t-il estimé.
Avec AFP