Le syndicat de la Magistrature appelle à voter contre Sarkozy

Le syndicat de la magistrature a publié aujourd’hui une lettre ouverte dans laquelle il explique plus en détail pourquoi il appelle à voter contre le président sortant.

Après avoir publié un communiqué de presse sur son site internet, qui explique pourquoi les magistrats prennent ainsi position contre le président-candidat, et suite aux « tombereaux d’insultes » de la part de l’UMP,  le Syndicat de la Magistrature détaille sa démarche dans une longue lettre ouverte au président Sarkozy.

Le Syndicat accuse Nicolas Sarkozy d’avoir creusé « le fossé entre le peuple et la justice » depuis 2002, alors à l’époque ministre de l’Intérieur. Dans cette lettre au vitriol, le président est également accusé d’avoir « violé la séparation des pouvoirs, dégradé la loi, travesti la réalité judiciaire, dénigré le travail des professionnels de la justice, tenu pour quantité négligeable les droits et attentes légitimes de tous ceux qu’on appelle abstraitement « les justiciables », c’est-à-dire l’ensemble des personnes qui ont recours ou sont confrontées, un jour ou l’autre, à l’institution judiciaire et qui réclament justice, autrement dit potentiellement tout le monde ? ».

Un mandat « entaché de brun »

Le syndicat liste ensuite toutes les lois que Nicolas Sarkozy a pu faire passer durant son mandat, qui selon les magistrats, allaient à l’encontre des libertés fondamentales et des valeurs républicaines de la France.

La lettre se termine sur la supposé neutralité dont un syndicat devrait faire preuve, comme a pu le dénoncer plusieurs fois le président sortant, notamment concernant la CGT qui a également appelé à voter contre lui. Mais, cette lettre revient aussi sur les déclarations de la porte-parole du candidat, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui s’était dite « choquée » par le communiqué, et qui avait accusé le Syndicat de la Magistrature de « bafouer sans vergogne le principe fondamental d’indépendance de la justice ». Ce à quoi les magistrats lui répondent : « Rien n’interdit à un syndicat de prendre position à l’occasion d’une échéance qui, de fait, est lourde d’enjeux pour les principes et les intérêts qu’il défend. Ou alors, ajoute-t-il, nous vous remercions de faire engager à notre encontre les poursuites qui s’imposent ».

Le Syndicat a par ailleurs dénoncé ce quinquennat « entaché de brun » et accusé Nicolas Sarkozy d’avoir choisi « de sortir définitivement du front républicain ».

Retrouvez l’intégralité de cette lettre ouverte en cliquant ici.

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