Le point à 100 jours de l’élection présidentielle

Nous ne sommes plus qu’à 100 jours du premier tour des élections présidentielles et de nombreuses surprises peuvent encore se produire dans cette drôle de campagne où les sondages évoluent en permanence et dans laquelle les français sont impatients de connaître les programmes des candidats.

La campagne présidentielle peine à démarrer, même si de nombreux candidats sont déjà sur les routes de France, dans la mesure où aucun candidat ne se démarque réellement dans les sondages, une absence de débats entre les prétendants à l’Elysée, à l’exception de petites phrases assassines par médias interposés, et un grand flou quant aux programmes des partis politiques en lice alors que les français attendent beaucoup de cette élection dans un contexte de crise économique majeure.

Des conflits fratricides

Des désaccords commencent à avoir lieu au sein des différentes familles des principaux partis politiques, qu’ils soient au Parti socialiste, à l’UMP ou bien encore chez les Verts. Ainsi, Daniel Cohn-Bendit, interrogé ce matin à RMC, déclarait que « émotionnellement, je devrais voter pour Eva Joly, [mais] quand on voit la montée de Marine Le Pen, il est bien possible aussi que je vote ‘utile’ et pour moi c’est François Hollande » et d’ajouter ensuite « je vais vous donner mon pronostic, c’est François Hollande qui va gagner les élections présidentielles ».

Au PS, c’est Arnaud Montebourg, qui après avoir mis en cause il y a quelques semaines Jack Lang dans une affaire de corruption touchant la fédération socialiste du Nord-Pas de Calais, qui dénonce les accords entre son parti et EELV, annonçant qu’il ne les appliqueraient pas dans sa circonscription et cela, au risque de se faire exclure du PS. A la question du journaliste lui demandant s’il n’avait pas peur d’être exclu, il répondit « cela ne me gênerait pas » .

A droite, ce sont les femmes députés qui accusent l’UMP de faire preuve de machisme et de sexisme à leur égard et de ne pas respecter la loi sur la parité, menaçant de se présenter à Paris contre les candidats officiellement investis pour les législatives. La première sur le front est Rachida Dati, en conflit ouvert avec François Fillon depuis déjà un mois, qui déclare que « c’est la première fois que nous n’avons pas de femmes investies à droite » et de préciser que « François Fillon arrive en excluant des femmes ».  Quant au risque de se faire exclure de l’UMP, elle rétorque « Exclue ? Chiche ! ».

Des programmes quasi-inexistants

Quand on fait le tour des différents partis politiques, on observe que peu d’entre eux ont déjà publié leur programme qu’ils appliqueront si leur candidat est élu. Pour ce qui concerne l’UMP, sachant que Nicolas Sarkozy n’est toujours pas déclaré candidat, il y a fort à parier que cela se fera au dernier moment, le président préférant jouer son rôle de chef d’Etat en mettant en application de nombreuses réformes et ainsi montrer aux électeurs qu’il est un président efficace.

Au Parti socialiste, la situation est légèrement identique avec seulement quelques propositions faites par François Hollande sur les retraites ou l’éducation, mais qui ne constituent pas pour autant un vrai programme, le candidat préférant « ajuster » ses choix en fonction du déroulement de la campagne.

Chez les Verts, quelques propositions afin de réduire les inégalités sociales, raciales et environnementales en France ont été annoncées par Eva Joly lors de son discours sur l’égalité. Sur le volet économique, la candidate des Verts propose la création d’un million d’emplois dans les énergies renouvelables qui viendraient en même temps compenser les pertes d’emplois liés au démantèlement des centrales nucléaires françaises.

En ce qui concerne le Modem, de grandes lignes se dessinent comme le « Made in France » ou encore le mariage civil des homosexuels mais rien de concret n’a encore été proposé.

Seuls deux partis, le Front de Gauche et le Front national, ont publié sur leurs sites respectifs des propositions détaillées en plusieurs points et chiffrées. Le Front de Gauche distribue par ailleurs le programme partagé de l’union des partis le constituant.

Les sondages sont-ils fiables ?

Avec François Hollande en tête des sondages, Nicolas Sarkozy juste derrière, Marine Le Pen talonnant le président de quelques points et François Bayrou qui voit sa côte de popularité grimper, l’écart se resserre de plus en plus entre les candidats à l’investiture présidentielle. Mais comme chacun le sait, les sondages ne sont pas représentatifs de la situation réelle et des opinions des électeurs, car bien souvent les sondés ne donnent pas nécessairement leur ‘vrais avis’ lors des questions. De plus, le questions posées ne sont pas toujours très évidentes et très claires, la prudence est donc de mise. D’autre part, les échantillons ne sont pas non plus toujours caractéristiques de l’ensemble de la population.

L’exemple frappant qui revient toujours concernant les sondages présidentiels, est la déconfiture de Lionel Jospin à l’élection de 2002 dans laquelle le président du Front national, Jean-Marie Le Pen était arrivé au second tour face à Jacques Chirac.

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