En pleine primaire socialiste, Martine Aubry avait fait de la gauche « forte » son cheval de campagne. Une politique différente de celle de son principal rival de l’époque, François Hollande, qu’elle qualifiait alors de gauche « molle ».
Si l’expression utilisée par l’actuelle Première secrétaire du Parti socialiste prend actuellement tout son sens, c’est à Jean-Luc Mélenchon qu’elle profite. Ce qui a le don d’agacer le PS, qui s’inquiète de voir son socle d’électeurs s’effriter lors du premier tour. Fort d’un rassemblement à la Bastille réussi et d’une percée dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche ne souhaitent pas s’arrêter en si bon chemin. Avec deux objectifs : influencer le programme de François Hollande et battre Nicolas Sarkozy.
Interrogé au micro de RTL, Pierre Laurent, secrétaire du Parti communiste et soutien de Mélenchon, a adressé un message fort à l’ancien député de Corrèze: « Il faut qu’il y ait une inflexion forte du programme de François Hollande si nous voulons pouvoir gouverner réellement à gauche ». Pour Clémentine Autain, porte-parole du candidat à la présidentielle, s’il faut « impérativement que Nicolas Sarkozy soit battu », le combat ne fait que commencer : « Il y a un quinquennat derrière et on a bien l’intention de se battre sur nos propositions. On ne lâchera rien ».
Une embellie qui fait grimacer le PS, qui se rattache à son expression favorite, le vote utile. Pierre Moscovici, directeur de campagne de François Hollande, s’est ainsi montré rassurant au micro de France Info : « Nous sommes un parti de gauche et nous aurons une majorité de gauche, avec la volonté de gouverner avec la gauche et les écologistes. ». « Nous sommes un parti de gauche, avec des idées de gauche » a insisté le député du Doubs.