L’Académie des sciences a pris position mardi en faveur d’Emmanuel Macron pour le second tour de la présidentielle, en mettant en avant « les circonstances exceptionnelles que nous connaissons actuellement ».
« L’Académie des sciences, par son bureau et son comité restreint, tient à rappeler qu’elle défend les valeurs humanistes et d’universalité de la science, des valeurs incompatibles avec une fermeture des frontières, une volonté de repli nationaliste et un retrait des projets européens et internationaux », explique l’institution dans un communiqué.
« L’exercice d’une pensée libre qui est au cœur de la démarche scientifique peut seul permettre le développement de la recherche, de l’éducation, de la technologie et de l’innovation, éléments essentiels au progrès et au rayonnement de la France et à la compétitivité de son économie », ajoute-t-elle.
« Celui des deux candidats qui est capable de porter ce projet est Emmanuel Macron », écrit-elle, sans mentionner le nom de Marine Le Pen.
L’Académie des sciences avait déjà pris position avant le deuxième tour de la présidentielle de 2002 qui avait opposé Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen.
Rappelant que l’activité scientifique exigeait « une totale liberté de pensée comme de mouvement », elle avait appelé les scientifiques à voter Jacques Chirac, « seul candidat républicain, seul capable de permettre le développement de la recherche ».
Le Comité restreint de l’Académie des sciences est son instance de gouvernance composée de représentants de toutes les sections scientifiques de l’institution.
Le 27 avril, neuf dirigeants des principaux organismes publics de recherche (CNRS, Inserm, Inra, Inria, Ifremer, Ined…) avaient appelé « à voter contre » Marine Le Pen son programme étant, selon eux, « porteur de régression et de déclin sur tous les plans ». Lundi, plusieurs dizaines de scientifiques de premier plan, dont la médaille d’or du CNRS Claire Voisin, ont appelé de leur côté à « utiliser le vote Macron pour barrer la route au pire ».
Avec AFP