Alors qu’Arnaud Montebourg est envoyé en rempart contre le Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon n’en démord pas, il veut « passer devant Hollande ». Au risque d’affaiblir ce dernier et de le priver d’une partie de son électorat.
« Nous nous battons pour gagner, pas pour témoigner ». Mélenchon hausse le ton. François Hollande est prévenu, il aura fort à faire pour rassembler la gauche. Du coup c’est au tour d’Arnaud Montebourg, conseiller spécial de François Hollande durant la campagne, de monter au créneau. Qui d’autre de mieux que le chantre de la démondialisation pour déloger Jean-Luc Mélenchon de son nuage?
Interrogé jeudi matin au micro d’Europe 1, l’ancien candidat à la primaire socialiste a rappelé les similitudes que comportent les programmes du PS et du FDG : « François Hollande veut s’attaquer à la finance, la mettre au pas. Finalement, nous avons beaucoup de convergences et c’est cela qui compte. C’est ce que nous pouvons faire ensemble plus que rechercher absolument ce qui nous empêcherait d’agir ensemble ».
Un appel du pied qui pourrait sonner comme un rappel à l’ordre. Le président du conseil générale de Saône et Loire a ainsi mis en garde le co-président du Parti de gauche face « l’utilisation que fait Nicolas Sarkozy des mots qu’il emploie » avant d’ironiser sur l’attention que lui porte actuellement le chef de l’Etat : « J’ai observé que Jean-Luc Mélenchon est devenu la nouvelle mascotte du Figaro ». Réponse du principal intéressé sur France Info : « les socialistes ne font rien ». Voilà qui est dit. Le chemin jusqu’au 22 avril s’annonce plus sinueux que prévu pour le PS.