Hamon en banlieue parisienne, une parenthèse chaleureuse dans la campagne

Crédit AFP – By PHILIPPE LOPEZ

De La Courneuve à l’Ile-Saint-Denis en passant par Sarcelle et Villiers-le-Bel, Benoît Hamon a sillonné mercredi la banlieue parisienne, recevant un accueil chaleureux et s’efforçant de marquer sa différence sur le sujet avec Emmanuel Macron, également parti à la conquête de cet électorat.

« A gauche comme à droite, il y a des gens qui instrumentalisent les quartiers. Moi, je n’instrumentalise pas », a déclaré le candidat socialiste, après la visite d’une pépinière d’entreprises à La Courneuve, là même où François Hollande avait été sifflé en 2015.

« Je ne me contente pas simplement d’aller faire des jolies formules en citant IAM ou deux trois rappeurs », a-t-il ironisé, visant Emmanuel Macron, qui avait cité à sa façon le 1er avril en meeting à Marseille la chanson d’IAM, « Nés sous la même étoile ».

Le député des Yvelines a également raillé la visite de Nicolas Sarkozy dix ans plus tôt, qui promettait de nettoyer la cité des 4.000 « au Kärcher ». « Je ne me contente pas de venir faire ici un numéro sur le Kärcher comme d’autres l’ont fait », a-t-il dit, après avoir distribué des poignées de main et entendu quelques « Hamon, président ! ».

« A la différence de tout le monde, je la connais la banlieue. (…). Moi je suis élu de Trappes dans les Yvelines (…) Je me sens légitime à parler au nom de ceux qui appartiennent à ces quartiers populaires », a-t-il souligné.

Comme la veille à Vaulx-en-Velin et Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, M. Hamon a mis en exergue la nécessité d’une égalité des droits en banlieue « réelle » sur l’éducation, les transports, la santé, l’emploi.

« J’ai choisi de revenir dans les quartiers à quinze jours de l’élection présidentielle pour dire et redire que l’avenir des enfants de territoires comme celui-là est absolument décisif, si on ne veut pas se retrouver devant des désordres beaucoup plus graves demain », a-t-il expliqué.

– ‘Barbecue solidaire’ à l’Elysée –

« C’est parce que la République est parfois défaillante, qu’elle n’honore pas sa promesse d’égalité, qu’on en arrive à des situations où des familles, des jeunes, des adultes, des citoyens se mettent à l’écart », a-t-il ajouté.

M. Hamon a poursuivi son périple à Villiers-le-Bel (Val-d’Oise), ville marquée il y a dix ans par de violentes émeutes. Déambulant dans le quartier de La Cerisaie, au côté du secrétaire national du PS Rachid Temal, il a enchaîné dans une ambiance souriante des selfies avec des habitants et distillé quelques mesures phares de son programme, dont la promesse d’embaucher 40.000 enseignants.

A Sarcelles, M. Hamon s’est notamment entretenu avec les animateurs du « Grand Défi », un collectif qui a organisé des distributions solidaires pour les migrants. Le candidat s’est engagé à les aider à organiser à Paris un « barbecue solidaire », comme ils le souhaitent. « On va le faire à l’Elysée ! », se sont-ils promis.

Fin de la journée à l’Isle-Saint-Denis, où M. Hamon a discuté avec des membres de la coordination « Pas sans nous », qui se propose d’aider les habitants de banlieue à « développer leur pouvoir d’agir ».

M. Hamon a fini sa journée sur TF1 au journal télévisé, où il a été de nouveau interrogé sur ses différences avec Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

Le candidat d’En Marche! « recycle de vieilles idées de gauche et de vieilles idées de droite », a lancé le socialiste. Il a redit que l’Europe était « son vrai désaccord » avec Jean-Luc Mélenchon, « rejetant un chemin qui nous mène à la sortie de l’Europe et de l’euro ».

Avec AFP

Laisser une réponse

x

Check Also

Européennes: Marine Le Pen veut « tout remettre sur la table » sans quitter l’euro

Marine Le Pen présente lundi son manifeste et ses propositions en vue des ...