Le président du Medef Pierre Gattaz a poursuivi mardi, à douze jours du premier tour de la présidentielle, son offensive contre les programmes de Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, craignant pour les deux derniers des scénarios de types vénézuélien et argentin.
« On est à un moment historique du pays », a déclaré le patron des patrons lors de sa conférence de presse mensuelle. « Il ne faut pas se tromper de choix », a-t-il insisté, mettant en garde contre « les apprentis sorciers de l’économie », que sont, à ses yeux, M. Mélenchon, Mme Le Pen et M. Hamon.
M. Gattaz s’est de nouveau dit « inquiet » de leurs programmes, qu’il avait déjà taclés dans un entretien au Parisien dimanche, y voyant « repli », « renoncement » et « démotivation ».
Il a notamment comparé celui de M. Mélenchon à un scénario « qui se rapprocherait de Chavez au Venezuela » et celui de Mme Le Pen à un « scénario argentin ».
Interrogé sur la possibilité de voir ces deux candidats qualifiés au premier tour, comme l’évoquent certains médias, M. Gattaz a dit ne pas « oser » imaginer une telle hypothèse.
« C’est désastre économique face à chaos économique », a-t-il dit.
« Il ne faut pas que ce scénario arrive. On n’essaye pas ça sur cinq ans », a-t-il estimé. « Regardez l’Argentine en 2000, 15 ans après vous avez encore une inflation délirante, une classe moyenne complètement paupérisée, des fonctionnaires pas payés, plus payés ou mal payés », a-t-il ajouté.
Quant au Venezuela, le numéro un de l’organisation patronale a affirmé que « la moitié de la population » y est « en dessous du seuil de pauvreté ». « Il faut revenir sur terre », a-t-il lancé.
Lundi, Benoît Hamon avait déjà répondu sans ménagement aux propos de M. Gattaz, estimant qu’il y avait « quelque chose de pourri à la tête du Medef ».
Avec AFP