Dans un entretien accordé au nouveau magazine Society, le président de la République François Hollande s’est longuement épanché sur les difficultés rencontrées dans sa fonction, et notamment sur la question de la mort.
« Voilà ce qui vous change : la mort habite la fonction présidentielle. » Le chef de l’Etat a résumé en ces quelques mots la fonction de président de la République dans une interview à Society, qui sera publiée ce vendredi 20 mars.
« Le président est le chef de la famille française. Il doit partager les douleurs », mais aussi « maîtriser ses émotions au nom de la raison d’Etat », indique François Hollande. Le chef de l’Etat revient ainsi sur la mort du premier soldat français « mort en héros » au Mali. Il parle ensuite de l’angoisse vécue par les familles d’otages, comme pour celle d’Hervé Gourdel décapité en Algérie ou de l’agent français tué par ses kidnappeurs en Somalie. « Cette nuit-là, je n’ai pas dormi, je suis resté en relation constante avec nos services », déclare-t-il.
Le président revient inévitablement sur l’attentat contre Charlie Hebdo, qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire, et la « voix déchirée par les sanglots » du médecin urgentiste Patrick Pelloux, qui lui a dit : « Ils sont morts, ils sont tous morts, viens vite. »
En novembre dernier déjà, François Hollande avait déclaré lors du journal télévisé de TF1 que la mort d’Hervé Gourdel avait été « le pire jour de son quinquennat, le pire ».