François Bayrou tarde à prendre son envol. D’un institut à l’autre, il est crédité de 11 à 13% d’intentions de vote au premier tour. Bien loin de ses 18,57% en 2007, ou il fut l’arbitre du second tour entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.
C’est un drôle de paradoxe qu’est en train de vivre François Bayrou. Le candidat centriste caracole en tête des enquêtes de popularité avec près de 70% d’intentions positives selon le baromètre Ifop de mardi. Un capital sympathie qui ne se traduit pas dans les urnes. Deux sondages CSA et BVA publiés jeudi 29 mars le place en effet au coude à coude avec Jean-Luc Mélenchon à 12,5% et derrière Marine Le Pen (15%). Bien loin des deux ténors de la présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui oscillent entre 25% et 30%.
Si le Béarnais a beau dénoncer le vote utile et la bipolarisation de cette campagne, le déclic tant attendu par ses partisans se fait toujours attendre. « On voit que les électeurs ont du mal à sortir du conditionnement droite-gauche. Ils sont plus timorés qu’on ne l’a supposé, ils n’osent pas renverser la table » tente d’expliquer Robert Rochefort, euro-député et soutien de François Bayrou. Pas question pour autant de changer les deux axes majeurs de sa campagne : la rigueur et le rassemblement.
Son meeting de dimanche au Zenith de Paris, devant près de 9000 personnes, a marqué le début officiel de sa campagne. Il ne reste désormais que 23 jours au candidat centriste pour convaincre les électeurs qu’il est bien l’incarnation du changement.