François Fillon, candidat de la droite à l’élection présidentielle, a affirmé mercredi soir que la sensibilité de Sens commun n’était pas la sienne mais qu’il ne fallait « pas jeter le discrédit » sur ce mouvement, émanation politique de La Manif pour tous.
« Ma majorité ira de Sens commun à Nathalie Kosciusko-Morizet », a réaffirmé l’ex-Premier ministre sur TF1, rappelant que dans le premier gouvernement qu’il avait constitué avec Nicolas Sarkozy, « il y avait Alain Juppé, il y avait Christine Boutin, ça ne posait de problème à personne ».
Selon lui, « il y a trop de sectarisme dans la vie politique française. On ne peut pas comme ça jeter le discrédit sur telle personnalité qui s’inscrit dans le cadre républicain ». « Tant qu’on s’inscrit dans le cadre républicain, on a vocation à participer, en tout cas à droite et au centre, à une majorité », a-t-il ajouté.
« J’ai un projet politique que je présente aux Français – ce n’est pas le projet de Sens commun -, c’est celui-là qui serait mis en oeuvre par les membres du gouvernement, qui devraient faire preuve de loyauté et de discipline », a fait valoir le candidat.
« Pour rassembler les Français, il faut ne pas jeter le discrédit sur telle ou telle catégorie. Personne ne me pose la question de savoir s’il y aura des franc-maçons ou s’il y aura des personnalités de telle ou telle obédience philosophique dans mon gouvernement », a insisté M. Fillon. « Les gens de Sens commun représentent une filiation politique, une idéologie, une sensibilité. Ce n’est pas la mienne. Ils le savent très bien. On a des désaccords sur beaucoup de sujets, mais ils me soutiennent et ils soutiennent mon projet », a-t-il enchaîné.
« Ils ont été assez loyaux et fidèles dans des moments difficiles », a également affirmé ce député LR de Paris, dans une allusion à ses ennuis judiciaires.
Interrogé ce week-end sur la possibilité de faire entrer dans son gouvernement des personnalités de Sens commun M. Fillon avait répondu « pourquoi pas? », ce qui lui a valu des critiques à droite, notamment de la part de l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et du député Dominique Bussereau, anciens soutiens d’Alain Juppé à la primaire.
Avec AFP