Eva Joly, « des handicaps qui sont lourds »

Fragilisée par des sondages en berne et une campagne qui ne décolle toujours pas, Eva Joly s’est confiée à Libération dans un entretien parue le 28 mars. 

Créditée de 2% d’intentions de vote, la candidate du Parti Ecologiste les Verts ne compte pas se défiler face à l’échec qui la guette. Elle évoque « des handicaps qui sont lourds » et un désavantage certain : « je suis une femme, je suis d’origine étrangère. Surtout, je ne suis pas issue de l’élite française. Je suis de la société civile, profondément ». La députée européenne pointe le problème de la bipolarisation et du vote utile, prôné par les deux ténors de la présidentielle : « l’élection présidentielle n’est pas représentative de l’importance des écologistes, pour des raisons que tout le monde connaît : la bipolarisation et l’exacerbation de l’espace restant aux écologistes, par crainte d’un 21 avril ».

Interrogée sur un possible ministère en cas de victoire de la gauche, et notamment celui de la justice, l’ancienne magistrate qui a instruit l’affaire Elf avoue être susceptible de céder aux sirènes du pouvoir : « c’est peut-être le seul ministère que je ne peux refuser » et ce même si « personnellement, ce n’est pas ma tasse de thé ».