La candidate du Front National Marine Le Pen a longuement attaqué ses adversaires Emmanuel Macron et François Fillon lors d’une réunion publique à Arcis-sur-Aube mardi soir, sans une seule fois mentionner Jean-Luc Mélenchon, pourtant en pleine dynamique.
Devant un public entassé dans la petite salle des fêtes (1.000 personnes dedans et 500 dehors selon les organisateurs), Mme Le Pen a consacré le premier quart de son discours d’une heure exclusivement à la lutte « de bac à sable » à laquelle se livrent selon elle les candidats d’En Marche! et de LR, qu’elle a ensuite régulièrement mentionnés pendant le reste de la soirée.
« Comme c’est drôle, ça vole haut », a commenté la candidate FN, en reprenant les « Emmanuel Hollande » et « François Balkany » que s’échangent ses deux adversaires.
« Non c’est toi qui m’as insulté en premier, non c’est toi », a imité la candidate d’une voix d’enfant, déclenchant les rires.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron restent en tête des intentions de vote pour le premier tour, malgré un tassement en un mois, selon un sondage Ifop-Fiducial diffusé mardi.
Jean-Luc Mélenchon se dispute désormais la troisième place avec François Fillon, mais le candidat de La France insoumise continue d’être épargné par les critiques de Marine Le Pen.
Devant une salle qui l’interrompait régulièrement en reprenant en choeur des « Marine présidente », « on va gagner » ou « on est chez nous », elle a ensuite énuméré les dix mesures « immédiates » qu’elle prendrait si elle était élue présidente. Rétablissement des frontières nationales, expulsion des fichés S étrangers, retraite à 60 ans pour les Français ayant cotisé pendant 40 ans… les promesses de la candidate sont bruyamment acclamées
La foule, très réceptive, n’a pas hésité à commenter ses propos: Emmanuel Macron et François Fillon ? « Traitres! » lui répond-on dans la salle. Le terrorisme ? « C’est l’islam! », « fermez les mosquées! ». Le manque de places de prison ? « guillotine! », crie-t-on dans la salle.
Marine Le Pen est aussi revenue sur la destruction par un incendie du camp de Grande-Synthe dans la nuit de lundi à mardi, dénonçant « l’accueil forcé des migrants », et arguant que François Fillon et Emmanuel Macron étaient tous deux allés « faire allégeance à Mme Merkel » sur ce sujet.
« On n’en veut plus, nous! », répond-on dans la salle.
La commune d’Arcis-sur-Aube a accueilli à l’automne une cinquantaine de réfugiés en provenance de la jungle de Calais, une décision à laquelle le maire non étiqueté de la commune s’était fermement opposé.
Un « collectif citoyen » avait été mis en place pour demander à la préfecture de renoncer à accueillir les « clandestins » de Calais dans le département.
Depuis leur arrivée, les réfugiés n’ont pas causé de problème, ont reconnu les militants frontistes mardi soir. « Le voisinage craignait, mais il n’y a rien eu », a expliqué un habitant.
Avec AFP