Emmanuel Macron, déjà arrivé largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Ile-de-France, survole le second tour dans la région-capitale et s’offre même un plébiscite à Paris en frisant les 90% des voix.
Le candidat d’En Marche! remporte haut la main avec 78,72% des voix les sept départements de la région et les 20 arrondissements de Paris -où elle culmine à 89,68%- qui lui avait déjà donné au premier tour son meilleur score de tous les départements français.
Au premier tour, Emmanuel Macron avait rassemblé 28,63% des voix en Ile-de-France et la présidente du Front National 12,57%.
Quatre des cinq départements « les plus Macron » se situent en Ile-de-France (Paris, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis) .
« À Paris, 90% des suffrages pour @EmmanuelMacron et seulement 10% pour l’extrême droite. Fière des Parisiens ! », s’est félicitée sur Twitter la maire socialiste de la capitale Anne Hidalgo. Le Front national n’avait réalisé que 4,99% au premier tour et double ainsi ce score.
A Paris, c’est le IIIe arrondissement qui vote le plus Macron, à 93,41%.
En Seine-et-Marne, le département le plus rural d’Ile-de-France, Marine Le Pen réalise son meilleur score francilien avec 36,14% des voix. C’est là aussi qu’elle avait réalisé ses meilleurs résultats au premier tour, talonnant M. Macron. La dirigeante du FN dépasse les 50% souvent dans les petits villages, comme à Yèbles (50,8%), Maison-Rouge (56,2%) ou Saint-Just-en Brie (60,3%).
Dans le Val-de-Marne, dernier département communiste de France, M. Macron, arrivé en tête au premier tour devant Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), remporte 80,32% des voix. Il obtient une majorité écrasante à Vincennes (88,9%), à Nogent-sur-Marne (85,5%) ou à Saint-Mandé (89,1%). Marine Le Pen progresse de huit points et demi.
– Abstention élevée en Seine-Saint-Denis –
En Essonne, M. Macron remporte 72,18%. A Yerres, fief de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) que Mme Le Pen voulait nommer Premier ministre en cas de victoire, la dirigeante frontiste est nettement battue, avec un petit 31,53%. A Evry, la ville de l’ex-Premier ministre Manuel Valls, M. Macron fait 80,67%.
Dans le riche département des Hauts-de-Seine, M. Macron s’adjuge 85,65 % des voix. Ce département de droite avait placé M. Macron à trois points devant François Fillon (LR) au premier tour. Neuilly-sur-Seine le plébiscite à 88,78%, Ville-d’Avray à 88,35%. Levallois-Perret, le fief des Balkany, lui donne 86%. Il obtient aussi 87,38% à Issy-les-Moulineaux et 88,96% à Sceaux.
En Seine-Saint-Denis, seul département francilien remporté au premier tour par M. Mélenchon, M. Macron s’adjuge 78,81%. Comme à chaque scrutin, l’abstention est particulièrement élevée dans cette banlieue populaire, à 32,49% pour ce second tour.
Dans certaines communes, Marine Le Pen obtient des scores élevés comme 34,69% à Montfermeil, 39,91% à Vaujours et 41,58% à Coubron, son meilleur score dans le département.
Dans les Yvelines, où M. Macron avait été talonné par François Fillon au premier tour, il s’adjuge 77,15%. A Trappes, la ville de Benoît Hamon, il a recueilli 80,65% des voix; à Mantes-la-Ville, seule ville d’Ile-de-France dirigée par le FN, 68%; A Auffargis, où Christine Boutin (Parti Chrétien-Démocrate) a voté Le Pen, 79,1%.
Dans le Val d’Oise, département plutôt rural, Emmanuel Macron obtient 72,53%. L’abstention s’élève à 28%. A Sarcelles, où le candidat Macron avait tapé dans un ballon de foot avec quelques jeunes, il réalise 78,81%. Là encore, le Front National se place en tête dans les petits villages comme Epinais-lès-Louvres (59%), Amenucourt (58%), Chennevières (54%).
En froid notoire avec l’ex-ministre de l’Economie, Mme Hidalgo qui avait soutenu le candidat socialiste Benoît Hamon avant d’appeler à voter Macron pour faire barrage au FN, a félicité le président élu, lui souhaitant sur Facebook de « réussir pour notre pays en l’inscrivant dans un avenir démocratique, écologique, social et européen ».
Après avoir estimé que « la France a évité le pire », Valérie Pécresse, présidente LR de la Région, a pour sa part immédiatement appelé à la bataille des législatives. « Non, le clivage droite-gauche n’est pas mort », a indiqué sur Facebook l’élue francilienne en annonçant qu’elle ferait « entendre la voix d’une droite authentique, une droite fière de ses valeurs ».
Avec AFP