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La désormais célèbre place Tahir au Caire est de nouveau investie par les manifestants qui réclament le départ de l’armée au pouvoir depuis la chute du président Moubarak.
Malgré l’annonce du pouvoir militaire d’organiser des élections présidentielles avant la fin du mois de juin 2012, les manifestations continuent en Egypte. Les civils occupent la place Tahir depuis maintenant 4 jours, et sont victimes des violences policières qui ont tirés à balles réelles sur les manifestants, faisant plus de 30 morts.
Le président du Conseil des forces armées, Hussein Tantaoui, a déclaré lors d’une allocution télévisuelle que les élections législatives auraient lieu comme prévu le 28 novembre prochain. Il a par ailleurs déclaré pour la première fois que le pays était en « crise » et que « l’armée ne veut pas le pouvoir » ce que les manifestants ont du mal à croire après plus de trente années de répression militaire et policière.
Le doute est très présent parmi la population quant à la tenue d’élections démocratiques comme le souligne un manifestant en déclarant « nous ne pouvons pas croire ce qu’il dit. La balle était dans le camp du conseil militaire pendant des mois et ils n’ont rien fait ». Et un autre de poursuivre : «c’est Moubarak en tenue militaire et ce discours ressemble à celui de Moubarak».
La crise de confiance entre le peuple et l’armée au pouvoir ne fait que s’accentuer, et une révolution comme on a pu le voir l’an passé lors de la chute de Moubarak, n’est plus à exclure. D’ailleurs, le journal Al Akhbar titrait en première page « Une deuxième révolution ».
La tenue des élections législatives lundi prochain risque, si la situation s’envenime, de se dérouler dans de très mauvaises conditions, voir dans un contexte de violence. Les Frères Musulmans qui représentent la première force politique du pays ne se sont d’ailleurs pas joint aux manifestants de la place Tahir et ont appelé au calme afin que les élections se déroulent comme prévu.
