Le général al-Sissi devrait gagner sans grande surprise l’élection présidentielle en Égypte.
A l’origine du coup d’État qui a renversé le président islamiste Mohamed Morsi il y a de cela près d’un an, al-Sissi devrait triompher dans les urnes à l’issu de ce deuxième jour de vote national en Égypte.
Les affiches abondent dans les rues du Caire, où le nouvel homme fort à la tête du pays fait l’objet d’un culte et représente la stabilité aux yeux de nombreux Égyptiens après plusieurs années de chaos qui ont suivi le Printemps arabe.
Samia Chami a déclaré à l’AFP qu’elle donnerait son vote au militaire, puisque « sans lui, nous n’aurions pas pu nous débarrasser de Morsi ». « Ce n’est pas un bulletin de vote que je glisse dans l’urne, c’est un ‘merci' », a ajouté un autre électeur.
Cependant, dans un pays profondément divisé, le tableau n’est franchement pas rose, comme l’a dénoncé Amnesty International. « Ce scrutin n’effacera pas l’ardoise après 10 mois de violations flagrantes des droits de l’Homme », a déploré l’organisation. « Les partenaires de l’Égypte (…) ne doivent pas se servir de l’élection comme d’une garantie pour reprendre les échanges comme si de rien n’était ».
En effet, ce sont pas moins de 1500 personnes qui ont été tuées depuis la mise en place de la junte militaire et 15 000 personnes envoyées dans les geôles égyptiennes.
Face à al-Sissi, Hamdeen Sabbahi, représentant de la gauche dans le pays, candidat peu crédible aux yeux de nombreux experts, mais surtout simple faire-valoir, considéré comme étant proche du pouvoir actuel.
Les résultats de cette élection présidentielle attendus pour ce mardi 27 mai ne seront donc que le pâle reflet d’un simili-scrutin afin d’apporter une pseudo légitimité aux militaires qui n’ont jamais accepté la chute de Moubarak.