Europe Ecologie-Les Verts a appelé mardi les électeurs à faire battre « très largement » Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle, prévenant contre le risque de l’abstention, sans pour autant « donner quitus » à la personne ni au projet d’Emmanuel Macron.
« Marine Le Pen au second tour, ça paraît d’une banalité confondante alors que c’est extrêmement grave », a expliqué Julien Bayou, porte-parole d’EELV lors d’une conférence de presse. « On espère qu’elle sera largement battue », a-t-il ajouté, assurant souhaiter un score de 65/35 en faveur du candidat d’En Marche! « plutôt que « 55/45 ».
« Nous préférons un projet qu’on peut combattre dans la rue plutôt qu’un projet qui peut dériver vers un régime qui n’a rien de démocratique », a-t-il argumenté. Mais, a-t-il prévenu, « ça ne vaut pas quitus pour Emmanuel Macron ».
Son projet, « tout le monde peut y trouver son compte, c’est d’ailleurs fait pour ça », mais, a-t-il développé, des promesses comme le 50% de nourriture bio dans les cantines ou la lutte contre les pesticides dangereux « on se sait jamais par quel chemin il compte y parvenir ».
Du coup, Sandra Regol, autre porte-parole de EELV, a demandé à M. Macron de « trancher et avoir une ligne » pour travailler au rassemblement pendant l’entre-deux tours. « Il confond le rassemblement et le flou, or c’est très différent, un rassemblement se fait autour de l’idée de la société dans laquelle on veut vivre », a-t-elle ajouté.
De ce point de vue, a-t-elle regretté, le discours puis la soirée à La Rotonde dimanche « est un signal envoyé aux antipodes de ce qu’on attend d’un président de la République ». Elle a évoqué « un message catastrophique » d’autant plus prégnant que les enquêtes sur la sociologie du vote montrent que M. Macron a séduit un électorat urbain et diplômé, et Marine Le Pen plutôt les territoires ruraux et les classes populaires.
« C’est une faute de considérer qu’on peut enjamber le deuxième tour », a poursuivi M. Bayou, estimant que l’ancien ministre « devrait emprunter à la gravité de Jacques Chirac le 21 avril 2002 parce que la situation est encore plus grave », avec un Front national qui a battu son record en voix.
Avec AFP