Bernard Cazeneuve a implicitement apporté mercredi son soutien au candidat socialiste Benoît Hamon, en critiquant, sans les nommer, les projets éducatifs de ses principaux rivaux lors d’une conférence sur la lutte contre le décrochage scolaire.
« On peut aller très vite dans l’affaiblissement du système éducatif » et « c’est extrêmement long de reconstruire », à l’école comme dans la police, a souligné le Premier ministre, à onze jours du premier tour, critiquant notamment les suppressions de postes sous le précédent quinquennat.
« Il y a ceux dont j’ai tendance à penser qu’il y a peu de chances qu’ils poursuivent, puisque tout ce qu’ils expliquent c’est que l’école n’a pas besoin d’avoir davantage de moyens, que nous pouvons faire plus avec moins, et d’ailleurs ils sont légitimes à le dire puisque ils ont réussi à faire moins avec moins », a-t-il estimé, visant sans le nommer le programme de François Fillon.
« Il y a une deuxième catégorie d’acteurs dont on ne sait pas très bien ce qu’ils veulent, par conséquent il serait très injuste de leur intenter un procès », a-t-il poursuivi, visant sans le nommer Emmanuel Macron.
« Il y a une troisième catégorie d’acteurs dont on sait dans quelle estime ils tiennent l’école, puisque tout ce à quoi ils aspirent c’est d’ostraciser, d’exclure et de diviser », a-t-il ajouté, en allusion à Marine Le Pen.
« Et puis il y a les autres, qui estiment que tout ce que nous avons fait n’existe pas et (…) qu’il serait temps de le faire », a-t-il dit, en référence à Jean-Luc Mélenchon . « Sur la base de ce que nous avons fait on peut aller plus loin », a-t-il estimé.
La ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem a rappelé aux différents acteurs impliqués dans la lutte contre le décrochage, reçus à Matignon, qu’on est passé fin 2016 sous le seuil des 100.000 jeunes par an sortant du système scolaire sans qualification et qu’on devrait passer sous les 80.000 en 2017, au lieu de 140.000 en début de quinquennat.
« J’espère que cette ambition » de lutte contre le décrochage « ne sera pas sacrifiée sous l’autel d’une alternance future », a déclaré la ministre de l’Education nationale.
Avec AFP