Le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen est un « symptôme extrêmement grave du fait que le pays a perdu la boussole », a estimé dimanche François Bayrou, président du MoDem et soutien d’Emmanuel Macron, mais trouvant « dérisoire de prétendre » qu’il deviendra « Premier ministre ».
« Ce qui s’est passé avec Nicolas Dupont-Aignan marque l’affaiblissement moral auquel la vie politique du pays s’est abandonnée », a déclaré M. Bayrou au « Grand Jury » RTL/LeFigaro/LCI, affirmant que celui qui fut son « collaborateur il y a 25 ans était, à l’époque, à gauche », « rocardien » après avoir été « chevènementiste ».
« On m’aurait dit +Dupont-Aignan va rejoindre le Front national+, je vous assure que je ne l’aurais pas cru », a lancé le maire centriste de Pau (Pyrénées-Atlantiques), disant avoir eu des « relations respectueuses et amicales » avec lui depuis cette époque.
A ses yeux, ce ralliement « montre à quel point ça dérive » et à quel point « des hommes qui se présentaient comme des témoins de moralité sont capables d’en venir à des attitudes d’abandon de tous les principes qu’ils avaient soutenu ».
« C’est un signe absolument négatif, non pas pour l’issue de l’élection parce que c’est dérisoire de prétendre que Nicolas Dupont-Aignan va être Premier ministre dans quinze jours (…), mais un symptôme extrêmement grave du fait que le pays a perdu la boussole », a ajouté le président du Modem et ancien candidat à la présidentielle.
M. Bayrou a assuré que « ce que propose le Front national est mortel pour chacun des foyers », comme sur « la sortie de l’euro et la création d’un franc -maintenant on nous dit deux monnaies en même temps-« , épinglant des « promesses » mais aussi des « arrières-pensées » sur « l’origine » ou « la religion ».
Ce centriste a aussi critiqué « tous ceux qui tracent un signe égal entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Pour lui, « ils sont également responsables complices de ce qui est en train de se faire » comme « décomposition morale ».
Avec AFP