Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a fait part mardi de son « incompréhension » face au choix des « Insoumis » de préférer largement l’abstention ou le vote blanc à un vote en faveur d’Emmanuel Macron, y voyant une « erreur ».
« Je réagis avec incompréhension. La gauche, traditionnellement, a toujours été dans ce combat (…) contre le Front national. On est au deuxième tour d’une présidentielle, il y a un choix qui s’impose, celui qui consiste à défendre les valeurs de la République (…) Moi, je considère aujourd’hui que c’est une erreur que de faire ce choix-là », a déclaré M. Le Foll à la presse, quelques minutes avant l’ouverture d’un meeting de soutien à Emmanuel Macron avec Bernard Cazeneuve.
« Le choix, il doit être d’abord la France, la République dans l’Europe », a souligné M. Le Foll, jugeant qu’il y a « dans le projet du Front national des remises en cause profondes des valeurs de la République, (…) la remise en cause de la construction européenne (…) la sortie de l’euro, sur les questions d’immigration et de sécurité, des positions parfaitement inacceptables ».
« Il y a un deuxième tour, il n’est pas encore joué et il faut qu’on soit mobilisé. C’est pourquoi on a souhaité se réunir ce soir à Dijon », a encore expliqué M. Le Foll.
« Un vote ça se mérite (…) un vote ça se conquiert, rien n’est joué, rien n’est jamais joué en démocratie », lui a fait écho M. Rebsamen à ses côtés.
Arrivé quelques minutes après MM. Le Foll et Rebsamen, le Premier ministre a expliqué à la presse qu’il y « avait des moments historiques particuliers, où il faut savoir prendre ses responsabilités ». « Donc moi je m’engage de toutes mes forces, avec le premier secrétaire du Parti socialiste, avec l’ensemble des socialistes, avec les membres du gouvernement, pour que Marine Le Pen ne soit pas élue et pour cela il faut appeler à voter sans la moindre ambiguïté pour Emmanuel Macron », a-t-il poursuivi.
Jean-Christophe Cambadélis a de son côté souligné que « la situation n’est pas facile », alors que « les dernier sondages » marquent « une montée de Marine Le Pen », et que les Insoumis ont pris position en faveur du vote blanc ou de l’abstention.
« Tout ça ne fait pas un climat propice à la mobilisation. Or il faut se mobiliser. Car évidemment Marine Le Pen peut l’emporter. Et en même temps si elle était battue, ça n’est pas la même chose d’être battue à 38 ou à 42%. Je fais remarquer que son père faisait 18% (…) Il se passe quelque chose. On ne peut pas être neutre, regarder, commenter, apprécier, soupeser, il faut se mobiliser », a-t-il mis en garde.
Environ 500 personnes participent à ce meeting organisé à l’initiative du PS à cinq jours du second tour de la présidentielle.
Avec AFP