Bernard Cazeneuve a adressé mardi une mise en garde sur les propositions annonçant « un basculement » que portent « certains candidats à la présidentielle » sur l’Europe, l’économie, la sécurité ou la diplomatie, citant Marine Le Pen, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon.
Dans un message diffusé sur Twitter, le Premier ministre évoque une campagne « hors norme, souvent décevante, au cours de laquelle la situation judiciaire des uns, les outrances, la faconde ou les saillies des autres, ont finalement pris le pas sur le débat clair et ordonné dont nos concitoyens avaient besoin pour se déterminer en conscience ».
Or, note-t-il, « les Français doivent avant tout mesurer les conséquences qu’auraient, si elles venaient à être mises en oeuvre, les propositions que portent certains des candidats ».
« Car sur quatre points décisifs – l’Europe, l’économie, la sécurité, la diplomatie – un certain nombre de ces propositions ne dessinent pas les contours d’une alternance démocratique classique, mais annoncent un basculement et exposent notre pays au risque de l’effacement », affirme-t-il.
Sur l’Europe, il cite Mme Le Pen qui « a pour objectif immédiat la sortie de l’euro » et M. Mélenchon qui « affirme vouloir sortir des traités européens », M. Cazeneuve estimant qu' »engager la France sur le chemin de la destruction du projet européen » précipiterait le pays « avec notre continent dans une nouvelle ère de fragilité et d’incertitude ».
Il cite aussi la candidate du FN et celui de La France insoumise sur l’économie, en dénonçant les hausses massives de dépense publique qu’ils promettent, ainsi que M. Fillon, qui « ne semble ni mieux avisé, ni plus crédible lorsqu’il propose de diminuer de 100 milliards d’euros la dépense publique ».
Mme Le Pen et M. Fillon sont également visés sur la crédibilité de leurs propositions en matière de sécurité, tandis que sur les questions diplomatiques, il voit chez les candidats un « même mélange de fascination à l’égard de l’autocratie, de complaisance à l’égard du régime syrien » et « de remise en cause des alliances contractées par la France en vue d’assurer sa sécurité ».
M. Cazeneuve estime in fine que les Français auront à faire un choix qui « n’a pas de précédent récent » notamment parce que « jamais les menaces qui pèsent sur notre pays n’ont été aussi élevées » et parce que « jamais auparavant la rupture avec notre modèle social, avec notre ancrage européen, avec la fidélité aux alliances qui ont garanti notre sécurité depuis 70 ans, n’avait paru possible », appelant les électeurs « à bien mesurer ces enjeux et ces risques ».
Avec AFP