Manuel Valls « ne facilite pas le boulot » de la commission des conflits, saisie de son cas début avril pour une éventuelle exclusion du PS après son soutien à Emmanuel Macron, a estimé mercredi le patron du parti Jean-Christophe Cambadélis sur Beur FM.
« Je ne veux pas peser sur la commission des conflits, elle va prendre sa décision en toute indépendance mais force est de constater qu’il (Manuel Valls, ndlr) ne facilite pas le boulot » en annonçant vouloir briguer l’investiture (aux législatives) du mouvement de M. Macron, a affirmé le premier secrétaire, interrogé sur une possible exclusion de l’ancien Premier ministre.
« Il y a une procédure en cours. C’est-à-dire qu’il est devant la commission des conflits qui va rendre son avis dans quelques jours ou quelques semaines. Il est déferré devant la commission des conflits », a affirmé M. Cambadélis sur Beur FM.
« Il va être confronté à un problème très simple: il veut aller dans La République en marche (le mouvement présidentiel de M. Macron, ndlr) et La République en marche ne le veut pas. Donc à la fin, il va se retrouver sans soutien », a-t-il poursuivi.
Jean-Christophe Cambadélis avait déjà souligné mardi qu’il était « impossible » à Manuel Valls d’avoir à la fois sa carte d’adhérent au PS et de briguer l’investiture En Marche! aux législatives comme l’ancien Premier ministre l’avait annoncé.
Dans la soirée, sur CNews, M. Cambadélis a souligné, comme l’avait fait plus tôt son entourage, que la procédure concernant l’ancien Premier ministre n’était pas nouvelle, affirmant que « rien n’a changé », alors que plusieurs médias avaient rapporté sur la base de ses propos qu’une procédure d’exclusion venait d’être ouverte.
Le 6 avril, il avait saisi la commission des conflits du parti pour étudier le cas des élus apportant leur soutien à un autre candidat à la présidentielle que Benoît Hamon, comme M. Valls.
Cette commission ne s’est pas encore prononcée.
« Au Parti socialiste, ce n’est pas comme au Front national, chez Macron ou chez Mélenchon. Ce n’est pas le chef qui décide le matin » qui est exclu, a affirmé M. Cambadélis.
« C’est un ancien Premier ministre que l’on renvoie devant la commission des conflits! », a-t-il souligné.
Sur CNews, le numéro un du PS a aussi estimé que l’ancien Premier ministre n’était pas humilié par son parti mais avait été « un peu humilié par En Marche! qui se comporte là d’une manière un peu étonnante », en indiquant qu’il ne remplit pas les conditions pour être investi.
Invité à évaluer le nombre de députés socialistes sollicitant l’investiture du parti du président élu, M. Cambadélis a aussi estimé qu’il y en avait « très, très peu, une poignée ». Moins de dix? « Oh, oui », a-t-il répondu.
Avec AFP