L’ex-président de l’UDI Jean-Louis Borloo s’est déclaré dimanche soir « terrorisé » par les atermoiements de responsables politiques de droite et de gauche à voter en faveur d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
« Oui, absolument, je pense que l’hypothèse d’une victoire du Front national, à la fois de Marine Le Pen et ensuite aux législatives, par l’effet mécanique de la Ve République, est parfaitement imaginable », a affirmé sur France 2 l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
« Les Français sont complètement désemparés » et peuvent être tentés par « des solutions simples de type bouc émissaire +c’est la faute de l’autre, de l’Europe ou du monde+ », a-t-il dit.
« Je suis terrorisé quand j’entends des amis de la droite et du centre qui n’ont pas compris que le Front national, depuis le début, était leur adversaire (…) L’objectif du Front, c’est de liquider la droite et le centre ! Quand un adversaire vous le déclare comme ça et que vous restez muets, c’est le syndrome de Stockholm… », a accusé M. Borloo, en visant certains responsables LR qui refusent d’appeler à voter pour le candidat d’En Marche!.
« Si la droite et le centre rêvent d’une cohabitation avec le futur président », a-t-il poursuivi, « il faut qu’il y ait des candidats aux élections législatives ». « Imaginez Marine Le Pen gagnant (la présidentielle), leurs candidats seront balayés, donc c’est une faute absolument stratégique », à ses yeux.
« Et puis, pour mes amis de gauche, enfin ! La campagne de Mélenchon, la fraternité, la paix, la lutte contre les discriminations ! Au moment de la mère des batailles (…) au moment où le risque est réel, on irait à la pêche ? », s’est-il indigné.
Ce centriste a reconnu qu’il jugeait « pas possible », il y a quelques semaines encore, que M. Macron réussisse son pari. « Mais, en réalité, il y a un tel besoin de renouvellement, la situation est tellement difficile… », a-t-il ajouté.
« Emmanuel Macron, il est jeune -on ne va pas avoir peur de notre jeunesse quand même !- il est déterminé, il veut faire, il n’a pas de tabous », a lancé ce sexagénaire, enthousiaste, au sujet du candidat de 39 ans.
Avec AFP