Place de la République, pleine mercredi pour Benoît Hamon, il y a ceux qui y croient malgré tout, ceux qui refusent le « vote utile » et ceux qui ne savent pas encore à quatre jours du premier tour.
Pari réussi pour le candidat socialiste à la présidentielle pourtant très à la traîne dans les sondages: dès 18H00 sous le soleil, la place de la République apparaît pleine d’une foule compacte -devant la scène – de 20.000 personnes, selon les organisateurs.
Aux premiers rangs, devant la scène sur laquelle se tient Benoît Hamon entouré de nombreux soutiens, des militants agitent des drapeaux français, européens, du PS, et reprennent en choeur des « Benoît président ».
Derrière, la ferveur est moindre. Beaucoup ici sont venus en curieux, comme Antoine, 24 ans, qui examine le programme du candidat avant son arrivée et qu’un ami a « forcé à venir ». « Je viens voir, écouter ce que les gens disent » avant de décider, dit-il.
Mathieu, lui, est déjà convaincu, même s’il n’y croit plus. « Je voterai Benoît Hamon, même si je ne m’attends pas qu’il soit au second tour. Il m’a convaincu pendant la primaire, et j’ai envie de voter par conviction », explique-t-il.
A quatre jours du premier tour, et alors que Benoît Hamon stagne autour de 8% dans les sondages sur les intentions de vote depuis plusieurs semaines, beaucoup comme lui estiment que passer le premier tour sera « compliqué ».
– « On s’en fout » des sondages –
Ce n’est pas le cas de Monique, qui aura 68 ans « le 23 avril, le jour de la victoire ». Ancienne militante du PS qui a quitté le parti après sa « dérive libérale », elle y est revenue pour Benoît Hamon, « quelqu’un qui a toujours eu les mêmes convictions ».
Les sondages ? « On s’en fout. Ca manipule les gens et leurs intentions de vote, c’est très désagréable », interrompt son amie Anne.
Les deux femmes ont choisi le PS pour Benoît Hamon, mais ne sont pas sûres d’y rester après la présidentielle. C’est hors de question en cas d’alliance pour les législatives avec le mouvement En marche!, préviennent-elles, assurant qu’elles ne voteraient même pas pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour.
En 2002, « on l’avait fait pour Chirac, il était ce qu’il était, mais Macron, c’est une girouette », lâche Anne.
Léonie, 45 ans, également « revenue » au PS pour le socialiste « frondeur » vainqueur de la primaire, refuse également d’entendre parler de l’ancien ministre de l’Economie donné qualifié pour le second tour dans les sondages. « Je suis plus pour une alliance avec les Insoumis, avec la gauche en fait », lance-t-elle.
Drapeau EELV à la main, Pascal circule devant les stands installés sur la place pour expliquer les différents volet du programme du candidat PS. Dans une ambiance festive et bon enfant. Lui est venu « soutenir » Benoît Hamon, même s’il « regrette » le ralliement de son parti au candidat.
« D’un autre côté, je ne pense pas qu’on aurait fait 10% tous seuls », admet-il.
Alors que Benoît Hamon finit son discours en promettant qu’il se « battra dimanche » et « après », Florence, « déjà convaincue » de son vote, se dit tout de même « un peu déçue » d’un discours « moins spontané que d’habitude ».
Mais, malgré le froid, et malgré les sondages, elle tenait à être là derrière son candidat. « Je suis venue pour faire acte de présence, je suis venue pour me faire compter », sourit-elle.
Avec AFP