Affaire Bettencourt : l’opposition demande au Président de s’expliquer

A moins d’un mois du scrutin présidentiel, plusieurs candidats dont Eva Joly ou François Bayrou, ont demandé à ce que Nicolas Sarkozy s’explique publiquement sur le financement de sa campagne de 2007 suite à la mise en examen de Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt.

Selon le journal Le Monde et Mediapart, le juge d’instruction Jean-Michel Gentil, soupçonnerait directement Nicolas Sarkozy d’avoir financé sa campagne électorale de 2007 de manière illégale en passant par divers intermédiaires comme Eric Woerth, ancien ministre du Budget du président,  par le biais de Patrice de Maistre.

Plusieurs versements en liquide pour des montants oscillant entre 400 000 et 4 millions d’euros auraient été versés au candidat de l’UMP au cours de la campagne présidentielle de 2007 et qui auraient perduré jusqu’en 2009.  Ainsi, le juge Gentil « insiste sur les deux versements de 2007 qui l’intriguent en liaison avec la campagne électorale de Nicolas Sarkozy ». Par ailleurs, Liliane Bettencourt aurait déclaré par téléphone au photographe François-Marie Banier, également impliqué dans l’affaire Bettencourt, que « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui. »

Les candidats veulent des explications

Le réactions ne se sont pas fait attendre de la part des candidats à la présidentielle. La candidate des Verts, Eva Joly estime que « le scandale, c’est qu’il y a une enquête ouverte sur l’affaire Bettencourt, mais qui ne couvre pas le financement illicite de la campagne de Nicolas Sarkozy de 200 » ajoutant que « le test de notre démocratie, c’est de savoir si on va donner les moyens de travailler au juge Gentil ». Elle conclue en déclarant que Nicolas Sarkozy doit « renoncer à son immunité et aller s’expliquer » devant le juge.

Côté socialiste, c’est le porte-parole de la campagne, Benoît Hamon, qui a exhorté le chef de l’Etat  « de cesser de fuir, de s’échapper, de s’abriter derrière d’autres et qu’il s’explique sur la réalité de ces rendez-vous »expliquant que « pour dissiper les doutes[…], il faut que le président de la République parle« .

François Bayrou juge qu’il est « un peu vain de demander à M. Sarkozy des explications » car selon lui, le président « botte en touche à chaque fois que des journalistes l’interrogent sur ce sujet ».