Christian Estrosi, président (Les Républicains) de la région Paca, a reproché mercredi au vice-président du parti Laurent Wauquiez d’être « flou » en n’appelant pas explicitement à voter pour Emmanuel Macron face à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
« Je ne veux pas que l’on soit flou. Sans ça, ça veut dire que le pacte fondateur voulu par Jacques Chirac de l’UMP en 2002 pour pouvoir faire barrage en toutes circonstances au Front national et qu’il n’y ait pas la moindre porosité avec le Front national, va exploser purement et simplement et je ne veux pas que ce pacte explose », a déclaré M. Estrosi sur France Inter.
Lundi, le bureau politique de LR a adopté une déclaration de compromis en vue du second tour. « Face au Front National l’abstention ne peut être un choix, nous appelons à voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour de l’élection présidentielle », est-il écrit, alors que plusieurs dirigeants « demandaient à ce qu’on s’exprime très clairement (pour un vote Macron) comme Jean-Pierre Raffarin, des proches d’Alain Juppé, Xavier Bertrand, comme moi-même, comme Nathalie Kosciusko-Morizet », selon M. Estrosi.
« Ce communiqué dit: faire barrage à Mme Le Pen et ne pas s’abstenir. Et puis je vois une lettre de Laurent Wauquiez qui dit: +vous avez le choix avec le vote blanc+. Eh bien non, on ne peut pas avoir le choix avec le vote blanc ». « Si Laurent Wauquiez ne dit pas très clairement (que) la manière dont il mettra son bulletin dans l’urne, ce sera le moyen de faire perdre des voix à Marine Le Pen, je considérerai qu’il aura totalement dénaturé l’essence même de notre formation politique », a-t-il lancé.
Pourrait-il être ministre de M. Macron, qu’il a reçu en Paca durant la campagne électorale ? « Absolument pas. Je ne suis pas candidat à cette fonction. Je ne l’aurais pas été auprès de François Fillon, je ne le suis pas auprès d’Emmanuel Macron », a assuré M. Estrosi, élu fin 2015 à la tête de la région, en partie grâce aux voix de gauche, face à Marion Maréchal-Le Pen.
« Je reste fidèle à ma famille politique et je ne veux pas sa disparition. Voilà pourquoi c’est à l’intérieur de ma famille politique que je veux peser pour qu’elle redevienne ce qu’elle a toujours été ».
Avec AFP