Au lendemain de la défaite de François Fillon, l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a estimé lundi sur RTL qu’il était « trop facile de trouver un bouc-émissaire » et que « la droite française doit se regarder en face » après l’arrivée du FN au second tour.
Même si les affaires visant M. Fillon ont « terriblement compté dans cette campagne », M. Raffarin « ne veut pas accuser plus François Fillon plus que les autres », jugeant « qu’on a fait une erreur avec les primaires ».
« Je pense que des erreurs il y en a, elles sont collectives, quand on est dans une défaite on l’assume tous », a ajouté Jean-Pierre Raffarin, qui avait soutenu Alain Juppé lors de la primaire de la droite.
« Moi j’assume ma part, comme les autres doivent assumer la leur, c’est trop facile de trouver un bouc-émissaire », a-t-il affirmé, alors qu’Eric Woerth a dit dimanche soir que ce n’était « pas la droite qui a perdu » mais François Fillon.
La droite va-t-elle imploser ? « Je pense qu’elle va résister », a assuré M. Raffarin. « Il faut faire attention à ne pas ajouter à la défaite de la division », a-t-il ajouté avant la réunion d’un comité politique et d’un bureau politique lundi au siège de LR.
« Le risque c’est le théorème de Giscard : +qui sème la division, récolte le socialisme+ » soit « un manque de solidarité au moment des législatives », a-t-il dit. « Il faut éviter les règlements de comptes excessifs », a-t-il insisté.
Le FN au second tour, « c’est aussi la responsabilité de la droite française qui doit se regarder en face et assumer ses responsabilités », a-t-il dit. « Nous ne sommes pas innocents de la situation », a-t-il ajouté.
Pour lui le bureau politique de LR doit dire clairement lundi un « soutien à Emmanuel Macron pour battre Mme Le Pen ».
« Je pense qu’il y a un sujet qui est devant nous qui est la rénovation de la droite », a affirmé de son côté Nathalie Kosciusko-Morizet sur franceinfo. « Il faudra qu’on tire les conséquences, nous, de cette bataille, et je pense que ce serait une erreur de n’incriminer que les affaires », a-t-elle ajouté.
« Ce qui est important c’est qu’il n’y ait pas d’explosion, c’est qu’on garde une forme d’unité », a souligné la députée LR.
Avec AFP