Jean-Luc Mélenchon n’a pas donné de consigne de vote dimanche soir, à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, en disant vouloir laisser les militants décider, tout en refusant d’admettre sa défaite dans l’immédiat.
Il a appelé les militants de La France insoumise à la prudence face aux premiers résultats donnant sa candidature éliminée pour le deuxième tour. Mais M. Mélenchon a précisé que si ce résultat était confirmé, les 450.000 personnes qui l’ont investi comme candidat à la présidentielle seraient « appelées à se prononcer » pour décider du vote au deuxième tour.
M. Mélenchon a demandé d’attendre minuit et l’annonce officielle du ministère de l’Intérieur, tout en ajoutant que « quels qu’ils soient, lorsque les résultats officiels seront connus, nous les respecterons ». « Je ne saurais dire ni faire davantage à cette heure », a-t-il dit, la voix éraillée par l’émotion.
Pour justifier sa volonté de consulter les militants, il a souligné n’avoir « reçu aucun mandat des 450.000 personnes qui ont décidé de présenter (s)a candidature pour (s)’exprimer à leur place par la suite ».
« En conscience chacun, chacune sait quel est son devoir, dès lors je m’y range », a-t-il indiqué.
« Vous tous les gens, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli », a-t-il dit, évoquant à propos de LFI « une force consciente et enthousiaste ».
M. Mélenchon a appelé ses partisans à « rester groupés, à rester en mouvement et à être un mouvement » pour relever les défis de l’avenir, estimant que « l’heure à venir et les jours qui viennent restent ceux des caractères et de la conscience ».
Martelant son message de prudence sur les résultats, M. Mélenchon a dénoncé « les médiacrates et oligarques qui jubilent » face à l’annonce d’un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
« Rien n’est si beau pour eux qu’un deuxième tour entre deux candidats qui approuvent et veulent prolonger les institutions actuelles », a-t-il fustigé.
Pour M. Mélenchon, ils « n’expriment aucune prise de conscience écologique ni sur le péril qui pèse sur la civilisation humaine et comptent s’en prendre une fois de plus aux acquis sociaux les plus élémentaires du pays ».
« Vous tous les gens patrie bien aimée, vous êtes un matin tout neuf qui commence à percer, fidélité à la devise de la République: liberté, égalité, fraternité », a-t-il conclu.
Avec AFP