Marine Le Pen et des hauts responsables de la campagne de François Fillon ont accusé vendredi Emmanuel Macron de « complaisance » envers le « communautarisme », après que celui-ci a assumé n’avoir pas exclu un responsable local accusé d’avoir des liens avec l’islamisme.
Mohamed Saou, référent En Marche! dans le Val d’Oise, est actuellement au centre d’une enquête de la commission d’éthique du parti de M. Macron, pour des publications anciennes sur les réseaux sociaux.
Dans l’attente, « il reste référent départemental d’En Marche! pendant la durée des travaux de la Commission, mais il a accepté de se mettre en retrait de ses fonctions », a expliqué dimanche dernier Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche!
Interrogé sur ce cas vendredi sur Beur FM, M. Macron a d’abord qualifié M. Saou de « responsable plein et entier ».
« Je le respecte », a-t-il poursuivi. « J’admire le travail qu’il a fait. Mais en même temps, il a des responsabilités. Et les messages qu’il a mis sur internet, ce sont des messages qui ont une part de gravité, qui ont touché des gens. »
« Dire +Je ne suis pas Charlie+, c’est un message qui blesse aussi des gens et donc oui, il fera l’objet de la procédure comme tout militant », a insisté l’ancien ministre de l’Economie.
M. Macron a ajouté, dans une séquence à bâtons rompus, lors d’une pause de l’émission radio filmée et diffusée sur les réseaux sociaux: « Il a fait un ou deux trucs un peu plus… radicaux. C’est ça qui est compliqué. Mais à côté de ça, c’est un type bien (…) Et c’est pour ça que je ne l’ai pas viré ».
Cette dernière séquence a été critiquée par de nombreux frontistes mais aussi par Marine Le Pen dans un tweet: « Non, M. Macron, on ne peut pas être adepte de l’islam radical et +un type bien+ », a affirmé la candidate FN à la présidentielle.
« Communautarisme: Emmanuel Macron encore une fois dans une ambiguïté plus que gênante », a tweeté de son côté Bruno Retailleau, coordinateur de campagne de François Fillon.
« Scandaleux. Emmanuel Macron démontre une fois de plus ses liens étroits avec le communautarisme. Par pur électoralisme, il soutient un homme qui ne partage pas notre vision de la France » a renchéri Eric Ciotti, en charge de la mobilisation pour M. Fillon.
Ces attaques ont été dénoncées par En Marche! qui s’est élevé vendredi soir contre « l’instrumentalisation » des propos du candidat, « reflet de l’islamophobie rampante et profonde » instillée par « les Le Pen, Maréchal-Le Pen, Retailleau et Ciotti ».
« Je trouve honteux qu’ils aient insinué le doute auprès de certains de nos concitoyens en disant qu’il y avait peut-être un problème dans notre campagne avec le communautarisme », a insisté auprès de l’AFP Mounir Mahjoubi, directeur de la campagne numérique de M. Macron, en estimant qu’il ne s’agissait que d’une manoeuvre pour « diviser les Français et les détourner de la campagne de fond ».
Avec AFP